Oh tiens, une nouvelle
catégorie dans le blog. En plusieurs articles, on va aborder
l'histoire de la Belgique, pays existant comme tel seulement depuis
1831, mais dont les territoires ont vécu de nombreuses histoires que
je vais essayer de relater dans ces articles, en les découpant de
façon logique, du moins je l'espère. Pour cette première partie,
nous partons de l'Antiquité jusqu'à la fin du Moyen Âge environ.
Autant dire qu'on a du pain sur la planche ! J'espère vous
faire découvrir un peu plus l'histoire de ce pays …
C'est une idée qui me
trottait en tête depuis la création du blog : relater
l'histoire des pays où je me rends. J'avais voulu faire ça après
ma visite de Copenhague mais après des livres sur les Vikings, j'ai
trouvé trop peu de documentation à portée de main (mais je ne
désespère pas). Après mon weekend à Bruxelles, l'idée
m'est revenue en tête et après un tour à la médiathèque, j'avais
quelques ouvrages pour tout mettre en œuvre. J'avais posté la photo
sur ma page Facebook pour me motiver à les rédiger, et donc me
voici. Avant de commencer, je précise que j'utiliserais le terme
« Belgique » de façon anachronique puisque les
territoires furent morcelés avant la création du pays dans ses
frontières. Pour aussi vous repérer, je vous mets ci-dessous une
carte moderne de la Belgique. Celle en tête d'article est celles des
territoires belges en 843, pour jouer aux jeux des différences :
La Belgique telle que
nous la connaissons aujourd'hui vient d'une révolution (comme il y
en a eu tant) au 19e siècle, mettant fin à des siècles de
domination de la France, l'Espagne, le Saint-Empire Romain Germanique
ou encore les Pays Bas, mais nous reviendrons petit à petit sur
cette histoire. En effet, le royaume de Belgique n'existe que depuis
1830 mais bien sûr, les
territoires à l'intérieur de ses frontières riches d'histoire,
remontant jusqu'à la Préhistoire ! En effet, non loin de
Namur, sur le site des grottes Spy, les archéologues ont trouvé des
ossements humains de l'homme de Néandertal, soit plus de
60.000 ans. Un peu plus tard, l'Homo Sapiens s'impose aux
alentours de -35.000 et le présence sont attestées par de nombreux
sites comme les grottes de Goyet. On ne va pas tarder sur cette
période, car d'abord je n'y connais pas grand-chose, mais aussi
parce qu'on a d'énormes traces. Comme partout, on suppose que
l'homme a évolué pour devenir sédentaire, notamment dans la vallée
du Rhin mais aussi dans la région du Limbourg. D'autres populations
s'ajoutent aux autochtones déjà sur place : les celtes. Ils
imposent leur système social par des tribus indépendantes, dans des
campements ou villages fortifiés vivant en communauté.
La Belgique romaine
Durant son règne, Jules
César agrandit les possessions romaines, notamment dans
la Gaule transalpine jusqu'à la Belgique. Pour le stratège, la
Gaule (qui n'est donc pas un pays unifié, on est bien d'accord,
mais un ensemble de tribus indépendantes sur un même territoire)
se divise en trois parties : le territoire des Aquitains, le
territoire des gaulois et le territoire septentrional occupé par les
belges. Car oui, le terme « belge » existe déjà depuis
l'époque celte. On n'est pas certain de son origine, à vous de
choisir ce qui vous plaît : du celte bhelgh signifiant
se gonfler ou être furieux, en gros le belge serait un gros
vantard ; du terme indo-européen bh(e)legh signifiant
briller, sans doute un peu plus glorieux ; peut être rattacher
à la divinité celte Belenos, dieu de la lumière, de l'harmonie et
de la beauté.
César lui même utilise
le terme belge dans La guerre des Gaules : « De tous
les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. »
Pas mal n'est ce pas ? Il faut dire que l'imperator a opté pour
une stratégie afin d'occuper ces territoires : les peuples
belges sont souvent confrontés aux barbares germaniques et ont
demandé de l'aide aux Romains. Jules César
vient donc à la rescousse, repousse les germaniques, et
décide de s'implanter dans ces territoires durablement. Hé oui, on
ne sait jamais, les barbares pourraient revenir. Puis, c'est un beau
rustique ici, l'influence romaine ne ferait pas de mal. Cela ne fut
pas chose aisée, et si le système celte est anéanti, il faut tout
reconstruire, sur le mode de l'empire bien sûr. Sous Auguste,
les territoires de la Gaule subissent un découpage administratif, et
la Belgique se retrouve dans la Gallia Belgica, terres entre
la Manche, la Seine, la Marne et le Rhin.
Sur ces territoires, on
érige des villes, de l'urbs pour utiliser des termes corrects. Dans
cette Gaule belge, l'exemple encore debout de nos jours reste Trèves,
même si la ville se trouve aujourd'hui en Allemagne. La capitale de
cette région est Reims, on est d'accord, on est bien loin de la
Belgique actuelle ! Mais grâce à cette domination, des villas
romaines sont construites, un grand réseau routier voit le jour et
le latin tente de devenir la langue universelle de tout l'empire.
Seulement, l'empire romain vacille, ne peut plus lutter face aux
nombreuses invasions germaniques au cours du IVe siècle de notre
ère, et finalement s'écroule en 476. Voici le début d'une
nouvelle ère.
La Belgique mérovingienne et carolingienne
Les Germains débarquent
vers l'Ouest, poussés par des terres fertiles et ils s'installent
dans l'est de la Belgique, et promettent aux habitants de protéger
les frontières. A partir de là, le bordel commence un peu et je
vais tenter de vous le résumer du mieux que je peux. On voit émerger
les Francs, une sorte de confédération de tribus, divisés
en deux groupes distincts : les Francs saliens et
les Francs ripuaires, et pour caricaturer un peu, cela
correspond au partage linguistique de la Belgique actuelle. Des
Francs saliens émergent les mérovingiens, établis dans les régions
de Tournai et Cambrai. De cette dynastie vient le roi Clovis
(481-511), menant une politique expansionniste et se convertit au
christianisme à Reims. De cette tactique politique pour se mettre le
clergé dans la poche, il continue en fondant des monastères et
abbayes, comme Saint-Pierre à Gand ou Sainte-Gertrude à Nivelles. A
sa mort en 511, son royaume est partagé entre ses fils,
coutume germanique qui marquera la faiblesse de la lignée
mérovingienne. La Belgique actuelle et une grande partie de la
Champagne devient l'Austrasie et l'éloignement du pouvoir central,
les territoires belges conservent leur dynamisme économique par la
métallurgie et l'agriculture, cela sera leur force pour les siècles
futur. En attendant, on dit adieu aux mérovingiens et bonjour aux
carolingiens !
Le premier carolingien
est proclamé roi en 751, puis sacré par le pape en 754 :
Pépin III, dit le Bref. Fils du
maire de palais Charles Martel,
il vient rehausser le prestige des francs après l'agonie
mérovingienne. Bien sûr, le plus connu des carolingiens reste
Charles Ie, connu sous le règne de Charlemagne.
Lui est sacré empereur en 800 à
Aix-la-Chapelle (actuellement en Allemagne) devenue la capitale de
l'empire d'Occident. Après le règne de son fils
Louis 1e, ses fils se découpent l'empire. Pour la
Belgique, le territoire se divise en deux dans un axe nord-sud. Le
plus amusant : il s'agit d'une frontière perpendiculaire à la
frontière linguistique. Les territoires de l'ouest vont être
influencés par la France tandis qu'à l'est, nommé la Lotharangie,
donnera naissance à ce qui deviendra le Saint-Empire. La Lotharangie
(nommé en hommage à Lothaire, petit-fils de Charlemagne) sera
elle-même partagée avant d'être réunifiée, puis recoupée en
959 : la Haute-Lotharangie (futur Lorraine) revient au duc
Frédéric et la Basse-Lotharangie revient au duc Godefroid.
Vers la fin du IXe siècle
voit apparaître le principe de féodalité, le suzerain attribue un
fief (une terre) à un vassal pour garantir la sécurité et la
stabilité de l'empire carolingien, ce mode perdurera durant toute la
période du Moyen-Âge, cela morcelle le territoire et va donner lieu
à des jeux d'alliances complexes et bien sûr, de nombreux conflits.
Mais comme l'article commençait à devenir beaucoup trop long, on
s'arrête là pour cette fois,
Je vous dis à très
bientôt pour un nouvel article, et une suite à l'histoire de la
Belgique.
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