lundi 20 juin 2016

Histoire de la Belgique (1) : De l'Antiquité au début du Moyen Âge


Oh tiens, une nouvelle catégorie dans le blog. En plusieurs articles, on va aborder l'histoire de la Belgique, pays existant comme tel seulement depuis 1831, mais dont les territoires ont vécu de nombreuses histoires que je vais essayer de relater dans ces articles, en les découpant de façon logique, du moins je l'espère. Pour cette première partie, nous partons de l'Antiquité jusqu'à la fin du Moyen Âge environ. Autant dire qu'on a du pain sur la planche ! J'espère vous faire découvrir un peu plus l'histoire de ce pays …



C'est une idée qui me trottait en tête depuis la création du blog : relater l'histoire des pays où je me rends. J'avais voulu faire ça après ma visite de Copenhague mais après des livres sur les Vikings, j'ai trouvé trop peu de documentation à portée de main (mais je ne désespère pas). Après mon weekend à Bruxelles, l'idée m'est revenue en tête et après un tour à la médiathèque, j'avais quelques ouvrages pour tout mettre en œuvre. J'avais posté la photo sur ma page Facebook pour me motiver à les rédiger, et donc me voici. Avant de commencer, je précise que j'utiliserais le terme « Belgique » de façon anachronique puisque les territoires furent morcelés avant la création du pays dans ses frontières. Pour aussi vous repérer, je vous mets ci-dessous une carte moderne de la Belgique. Celle en tête d'article est celles des territoires belges en 843, pour jouer aux jeux des différences :


La Belgique telle que nous la connaissons aujourd'hui vient d'une révolution (comme il y en a eu tant) au 19e siècle, mettant fin à des siècles de domination de la France, l'Espagne, le Saint-Empire Romain Germanique ou encore les Pays Bas, mais nous reviendrons petit à petit sur cette histoire. En effet, le royaume de Belgique n'existe que depuis 1830 mais bien sûr, les territoires à l'intérieur de ses frontières riches d'histoire, remontant jusqu'à la Préhistoire ! En effet, non loin de Namur, sur le site des grottes Spy, les archéologues ont trouvé des ossements humains de l'homme de Néandertal, soit plus de 60.000 ans. Un peu plus tard, l'Homo Sapiens s'impose aux alentours de -35.000 et le présence sont attestées par de nombreux sites comme les grottes de Goyet. On ne va pas tarder sur cette période, car d'abord je n'y connais pas grand-chose, mais aussi parce qu'on a d'énormes traces. Comme partout, on suppose que l'homme a évolué pour devenir sédentaire, notamment dans la vallée du Rhin mais aussi dans la région du Limbourg. D'autres populations s'ajoutent aux autochtones déjà sur place : les celtes. Ils imposent leur système social par des tribus indépendantes, dans des campements ou villages fortifiés vivant en communauté.

La Belgique romaine


Durant son règne, Jules César agrandit les possessions romaines, notamment dans la Gaule transalpine jusqu'à la Belgique. Pour le stratège, la Gaule (qui n'est donc pas un pays unifié, on est bien d'accord, mais un ensemble de tribus indépendantes sur un même territoire) se divise en trois parties : le territoire des Aquitains, le territoire des gaulois et le territoire septentrional occupé par les belges. Car oui, le terme « belge » existe déjà depuis l'époque celte. On n'est pas certain de son origine, à vous de choisir ce qui vous plaît : du celte bhelgh signifiant se gonfler ou être furieux, en gros le belge serait un gros vantard ; du terme indo-européen bh(e)legh signifiant briller, sans doute un peu plus glorieux ; peut être rattacher à la divinité celte Belenos, dieu de la lumière, de l'harmonie et de la beauté.


César lui même utilise le terme belge dans La guerre des Gaules : « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. » Pas mal n'est ce pas ? Il faut dire que l'imperator a opté pour une stratégie afin d'occuper ces territoires : les peuples belges sont souvent confrontés aux barbares germaniques et ont demandé de l'aide aux Romains. Jules César vient donc à la rescousse, repousse les germaniques, et décide de s'implanter dans ces territoires durablement. Hé oui, on ne sait jamais, les barbares pourraient revenir. Puis, c'est un beau rustique ici, l'influence romaine ne ferait pas de mal. Cela ne fut pas chose aisée, et si le système celte est anéanti, il faut tout reconstruire, sur le mode de l'empire bien sûr. Sous Auguste, les territoires de la Gaule subissent un découpage administratif, et la Belgique se retrouve dans la Gallia Belgica, terres entre la Manche, la Seine, la Marne et le Rhin.

Sur ces territoires, on érige des villes, de l'urbs pour utiliser des termes corrects. Dans cette Gaule belge, l'exemple encore debout de nos jours reste Trèves, même si la ville se trouve aujourd'hui en Allemagne. La capitale de cette région est Reims, on est d'accord, on est bien loin de la Belgique actuelle ! Mais grâce à cette domination, des villas romaines sont construites, un grand réseau routier voit le jour et le latin tente de devenir la langue universelle de tout l'empire. Seulement, l'empire romain vacille, ne peut plus lutter face aux nombreuses invasions germaniques au cours du IVe siècle de notre ère, et finalement s'écroule en 476. Voici le début d'une nouvelle ère.

La Belgique mérovingienne et carolingienne


Les Germains débarquent vers l'Ouest, poussés par des terres fertiles et ils s'installent dans l'est de la Belgique, et promettent aux habitants de protéger les frontières. A partir de là, le bordel commence un peu et je vais tenter de vous le résumer du mieux que je peux. On voit émerger les Francs, une sorte de confédération de tribus, divisés en deux groupes distincts : les Francs saliens et les Francs ripuaires, et pour caricaturer un peu, cela correspond au partage linguistique de la Belgique actuelle. Des Francs saliens émergent les mérovingiens, établis dans les régions de Tournai et Cambrai. De cette dynastie vient le roi Clovis (481-511), menant une politique expansionniste et se convertit au christianisme à Reims. De cette tactique politique pour se mettre le clergé dans la poche, il continue en fondant des monastères et abbayes, comme Saint-Pierre à Gand ou Sainte-Gertrude à Nivelles. A sa mort en 511, son royaume est partagé entre ses fils, coutume germanique qui marquera la faiblesse de la lignée mérovingienne. La Belgique actuelle et une grande partie de la Champagne devient l'Austrasie et l'éloignement du pouvoir central, les territoires belges conservent leur dynamisme économique par la métallurgie et l'agriculture, cela sera leur force pour les siècles futur. En attendant, on dit adieu aux mérovingiens et bonjour aux carolingiens !


Le premier carolingien est proclamé roi en 751, puis sacré par le pape en 754 : Pépin III, dit le Bref. Fils du maire de palais Charles Martel, il vient rehausser le prestige des francs après l'agonie mérovingienne. Bien sûr, le plus connu des carolingiens reste Charles Ie, connu sous le règne de Charlemagne. Lui est sacré empereur en 800 à Aix-la-Chapelle (actuellement en Allemagne) devenue la capitale de l'empire d'Occident. Après le règne de son fils Louis 1e, ses fils se découpent l'empire. Pour la Belgique, le territoire se divise en deux dans un axe nord-sud. Le plus amusant : il s'agit d'une frontière perpendiculaire à la frontière linguistique. Les territoires de l'ouest vont être influencés par la France tandis qu'à l'est, nommé la Lotharangie, donnera naissance à ce qui deviendra le Saint-Empire. La Lotharangie (nommé en hommage à Lothaire, petit-fils de Charlemagne) sera elle-même partagée avant d'être réunifiée, puis recoupée en 959 : la Haute-Lotharangie (futur Lorraine) revient au duc Frédéric et la Basse-Lotharangie revient au duc Godefroid.

Vers la fin du IXe siècle voit apparaître le principe de féodalité, le suzerain attribue un fief (une terre) à un vassal pour garantir la sécurité et la stabilité de l'empire carolingien, ce mode perdurera durant toute la période du Moyen-Âge, cela morcelle le territoire et va donner lieu à des jeux d'alliances complexes et bien sûr, de nombreux conflits. Mais comme l'article commençait à devenir beaucoup trop long, on s'arrête là pour cette fois,

Je vous dis à très bientôt pour un nouvel article, et une suite à l'histoire de la Belgique.

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