vendredi 22 juin 2018

Exposition « L'empire des roses » au Musée Louvre-Lens




Lens et la Perse, deux mondes, deux ambiances, deux climats. Et pourtant l'Iran du XIXe siècle pose ses valises somptueuses en laque et pierres précieuses au musée du Louvre-Lens pour une exposition dépaysante et riche, dans tous les sens du terme. A travers quatre pièces et de nombreuses œuvres, objets et tapis, on découvre la dynastie qajare, shahs d'Iran de la fin du 18e siècle à 1925. Je vous emmène avec moi pour voyager dans le temps et le luxe persan au cœur du Pas de Calais (on dirait un kamoulox) … 


Deux visites, deux ambiances et deux émerveillements. L'an dernier, j'avais découvert le musée du Louvre-Lens grâce à mon amie Emma de Vague Culturelle, et j'ai mis les pieds pour la première fois à Lens pour découvrir l'exposition sur les frères Le Nain, peintres du XVIIe siècle. Complète, intéressante, l'exposition permettait aussi au visiteur de se questionner à son tour sur certaines œuvres, identifier ou non un Le Nain. J'adore observer les détails de peinture, les techniques, mais aussi m'amuser sur certains points du tableau, qu'on ne remarque pas de prime abord. Tout m'avait donc plu, et j'avais ensuite découvert la Galerie du Temps et sa scénographie originale. Je m'étais promise de revenir pour une prochaine exposition, c'est chose faite.

« L'empire des roses, chefs-d’œuvre de l'art persan au 19e siècle » me promettait une nouvelle visite instructive et complète. En plus, cela me promettait un peu de dépaysement, découvrir une nouvelle culture, à l'instar de mes visites au musée du Quai Branly ! Autant dire que je n'ai pas hésité longtemps pour revenir. Mais de quoi parle l'exposition, exactement ? L'Iran (ou la Perse) était gouvernée par le shah, et tout comme nos rois, ils fonctionnent en dynastie. L'exposition se centre sur les Qajars, famille régnante de 1786 à 1925, apportant tout son lot d'histoire, mais aussi d'art et de création. Sept chats (... bon d'accord, c'est facile) se sont succédé en un peu plus d'un siècle, et l'art au service du royaume a évolué selon les goûts, d'un style traditionnel à la modernité, avec l'influence de l'Occident, l'arrivée de la photographie. Bien sûr au milieu de tout cela, les voyageurs occidentaux de l'époque sont venus découvrir la Perse et ses trésors, en ont ramené des croquis et autres superbes dessins. Tout ceci se retrouve dans l'exposition, et sa scénographie soignée. Christian Lacroix a signé la scénographie magnifique, divisée en quatre sections aux couleurs chatoyantes et à l'architecture rappelant les palais qajars. Partons maintenant dans l'exposition !



Section 1 – Impressions persanes

Pour commencer, on voit à travers les yeux d'occidentaux venus étudier l'Iran, notamment le peintre Jules Laurens et l’architecte Pascal Coste. Et plus contemporain, cette tenue de danse dessinée par Christian Lacroix pour le ballet Shéhérazade de Bianca Li. Dés le début, on en prend plein la vue. La tenue est sublime, les dessins d'une qualité et d'un détail incroyable, et les tableaux enchanteurs. Rien que là, j'étais conquise dans la pièce bleue, et je n'avais encore rien vu.




Sur les toits d'Ispahan, de Joseph Laurens, 1865



Section 2 – Bâtir un empire

Les quatre pièces rouges permettent de découvrir la dynastie qajare au travers des portraits des souverains. Si le portrait de Fath Ali Shah (1797-1834, deuxième qajar) se veut très traditionnel, loin des canons occidentaux, l'évolution se fait sentir chez ses successeurs, comme Muzaffar al-Din Shah (1896-1907, 5e shah) avec un portrait bien moderne pour l'Iran de l'époque. Et l'avènement de la photographie a aussi permis de se mettre en scène et de montrer une image plus réaliste, bien qu'au service du pouvoir.

Fath Ali Shah en trône, attribué à Mirh Ali, 1800s

Portrait de Nasin al-Din Shah, par Victor Darjou, 1858

Portrait de Muzaffar al-Din Shah, par Samsam, 1904-5

Portrait de Muhammad Ali Shah, 1907-9

Parmi les œuvres picturales, Napoléon 1e fait un petit coucou sur un tableau. La Perse a envoyé des ambassades à travers l'Europe pour conclure des alliances et montrer leur ouverture au monde. Et inversement bien sûr, il y a eu des ambassadeurs français en Perse, tout comme dans l'empire ottoman ou des contrées exotiques pour les européens.

Napoléon 1e reçoit l'ambassadeur de Perse au château de Finkenstein, par F-H Mulard, 1810
(Château de Versailles)

Cette partie permet aussi de montrer les goûts des différents souverains à travers des bijoux, mobilier, céramiques, d'imaginer le luxe dans lequel ils vivaient, notamment au palais du Golestan, à Téhéran.








Section 3 – Paraître, apparaître : le Shah, la cour et l'image

Les pièces vertes présentent les arts de la cour dans l'esthétique de la dynastie qajare. On y retrouve notamment des bijoux (que je n'ai pas toujours pu prendre en photo du fait de la restriction), mais aussi mon autre passion : la mode. Elle évolue avec Nasser al-Din Shah, premier shah à visiter l'Europe, les femmes portent des jupes plus courtes, comme des ballerines, par exemple !










Section 4 – Gouverner les arts

Les deux dernières pièces jaunes montrent l'évolution des artistes et leurs techniques, avec une volonté d'excellence et de modernité en adéquation avec le modèle européen. On y retrouve la céramique, la musique, la vaisselle, le dessin, mais aussi la photographie. Nasser al-Din Shah était un passionné de photographie, a rempli des albums entiers de photos de la famille royale mais aussi de l'Iran de l'époque.




L'appareil photo de Nasser al-Din Shah

Difficile d'expliquer une exposition comme celle-ci sans trop entrer dans les détails. Il vaut mieux la visiter, lire les cartels et les panneaux pour mieux s'imprégner. Les quatre sections aux quatre couleurs se révèlent complètes aussi bien en œuvre qu'en explication pour le visiteur n'ayant pas les bases de l'histoire et la culture persane. Bien sûr après, un petit tour à la Galerie du Temps s'impose, ce serait dommage de ne pas en profiter !

Encore une fois, j'ai aimé l'exposition et je ne peux que la conseiller si vous êtes dans le coin ou à Paris. En effet avec le train, Lens n'est qu'à une heure de la capitale, et une navette gratuite vous emmène et vous ramène à la gare. De notre côté, nous avons pris la navette à l'aller et la promenade verte au retour pour débriefer de notre visite du jour avant d'aller déjeuner ! Dépêchez vous, l'exposition est encore visible jusqu'au 23 juillet !

Musée du Louvre-Lens
99, rue Paul Bert 62300 Lens
10-18h (fermé le mardi)
Tarif plein : 10€

mardi 12 juin 2018

Venise, côté visites




Je n'ai pas fini de vous parler de Venise, où je suis allée quelques jours en avril. Venise a tout pour plaire au niveau culturel avec ces nombreux musées et palais à visiter, ainsi que ses églises, ses îles, ses ruelles … Vous avez compris l'image, la Sérénissime est un musée à ciel ouvert où on ne fait pas le tour en une fois, à moins de rester très longtemps ! On va parler de mes visites, du choix que j'ai fait et de mon avis sur tout ça. Et croyez moi, il y a de quoi dire, on ne parlera jamais assez de Venise …