Chaque année, je
m'octroie une semaine de vacances à l'étranger, partir à la
découverte d'une nouvelle culture. Ça a débuté en 2012 avec
Vienne, puis je suis remontée vers le nord avec Berlin, Stockholm et
Copenhague l'an dernier. Bien sûr, j'ai fait quelques courts séjours
comme à Londres ou Bruxelles, mais je ne les compte pas comme des
vacances. 2016 aurait du se placer sous le signe de l'Islande mais
faute de moyens, on a voté pour une nouvelle destination, qui n'a
rien à voir avec les précédentes. Après la Scandinavie, direction
Lisbonne, une des capitales les
plus au sud de l'Europe ! Quel changement ! Je vais vous
raconter ce drôle de séjour qui a très mal commencé, mais la
ville au charme si particulier a tout fait de rattraper pour en faire
des vacances formidables ! Dans cet article, je vais vous
raconter mes trois premiers jours, je sens que je vais avoir beaucoup
à dire …
Cette année, l'équipe
s'agrandissait. D'habitude, je pars avec Cécile Voyage et depuis
l'an dernier, mon homme de compagnie et une amie se sont greffés.
Cette dernière n'a pas pu venir cette année, mais a été remplacée
par mon meilleur ami et une grande amie à moi. Cinq petits fous
venus prendre le soleil portugais. Ce vendredi 2 septembre, jour
de départ pour quatre d'entre nous (Cécile n'est arrivé que le
lendemain d'Irlande) et mon amie Léa n'a pas pris le bon vol, elle
partira quatre heures après nous. Ça commence mal … On partait
avec Transavia et je reste mitigée sur cette compagnie :
un seul bagage de moins de 10kgs, la taille cabine est de 45x40x25cm,
si comme moi vous avez une valise cabine « classique » de
55x40x25cm, elle peut potentiellement aller en soute. Bon, aucun de
nos bagages n'y est allé mais il y a ce petit stress. Je n'arrivais
pas à apprécier mon arrivée à Lisbonne car je n'avais aucune
nouvelle de notre hôtesse de Airbnb depuis deux jours. Mails,
texto, même le service client de Airbnb, tout y est passé. Après
concertation, nous avons pris un autre logement, et Airbnb a été
très réactif en me remboursant la totalité de mon autre
réservation ! Quant à l'autre appartement, il était
magnifique, à quelques pas du Tage, dix minutes à pieds de la Praça
de Comercio, propre et lumineux : l'appartement. De plus, les
hôtesses ont été hyper réactives et adorables, une bouteille de
vin rouge nous attendait sur la table et elles m'ont données des
adresses de restaurants sur Lisbonne. Après un premier jour
catastrophique, on pouvait enfin profiter de nos vacances !
Pour commencer, on avait
faim, et nos hôtesses m'ont envoyée une liste de restaurants dans
le quartier dont « la meilleure pizzeria de Lisbonne »
à 5min de l'appartement, à côté de la gare Santa Apolonia, la
pizzeria Casanova, Avenida
Infante Dom Henrique Armz B-lj 7. C'était parfait !
Il y avait foule (en même temps, si ce sont les meilleures) mais
nous n'avons attendu si longtemps. En effet, les pizze (oui, on
dit pizze en italien et pas pizzas) sont délicieuses et
copieuses. Pendant l'attente, on voyait la cuisine ouvertes et tout
le monde a l’œuvre. Les pizze coûtent une petite dizaine d'euros,
mais elles suffisent amplement ! D'ailleurs, à savoir, l'eau
est payante dans les restaurants (du moins partout où nous sommes
allés). Bon, c'est genre 1€ mais nous avons été surpris sur le
coup ! Et pour appeler le serveur, pas besoin de chercher un
contact visuel, des lampes rouges au-dessus des tables servent à
appeler. Pratique et efficace !
Le samedi a été
l'arrivée de Cécile après un long périple et on pouvait commencer
à déambuler dans la ville. Comme chaque année, on se fait un petit
planning et on a commencé léger. Enfin en visites, parce qu'on
marche et en montées, on ne peut pas dire que ça été léger. Hé
oui, Lisbonne est appelée aussi la ville aux sept collines, et ça
monte vraiment sévère, prenez de bonnes chaussures de marche !
Au détour de notre itinéraire, j'ai aperçu une église, ma seconde
passion après les châteaux, et j'y suis entrée. C'était l'église
do Santissimo Sacramento. Je n'ai pas de photos car il était
interdit d'en prendre mais l'intérieur était magnifique avec des
trompe-l’œil et ses peintures au plafond. Si seulement, on avait
été mieux accueilli … une vieille dame nous a foudroyés du
regard et s'est placé derrière nous d'un air inquisiteur. Ça
donnait envie …
Vient ensuite la première
vraie visite de la journée : le Convento
do Carmo. Ce couvent a été fondé en 1389,
dans un style gothique, pour accueillir des frères carmélites.
Seulement, le 1e novembre 1755,
un tremblement de terre secoue Lisbonne, détruisant 85% de la ville
(dont le palais royal) et faisant environ 75.000 morts ! Le
couvent est en partie détruit, n'est reconstruit que partiellement
au 18e siècle avant d'être totalement suspendu en 1834 avec
l'extinction des ordres religieux au Portugal. Une association est
crée au 19e siècle pour sauvegarder l'édifice et même de créer
en une musée archéologique en 1864. Autant dire que quand on entre
dans ce bâtiment, quelle surprise de voir le vaisseau central à
ciel ouvert !
Convento do Carmo
Largo do Carmo
Lundi au samedi 10h-18h
(19h en haute saison)
3,5€
Pour cette première
journée, nous n'avions pas prévu de déjeuner, et avec l'estomac
creux, il fallait bien se nourrir. Depuis le couvent, on avait repéré
une terrasse derrière où manger. Je ne sais absolument pas le nom
mais lorsque vous êtes face au couvent, vous prenez la rue à
droite, vous descendez les marches, vous traversez un bar et vous en
remontez, et voilà une vue imprenable sur le Castelo Sao Jorge, voir
la photo d'introduction ! Alors oui, on paie un peu la vue mais
la cuisine est bonne (j'ai pris une salade de quinoa, d'autres ont
pris du thon frais à la mangue) et cela faisait du bien de
profiter !
On reste dans la
thématique de la journée avec une autre église, celle de
Sao Roque
(ou saint Roch en français). Si l'extérieur paraît bien
simple, cette église jésuite du 16e siècle mérite qu'on passe la
porte. A l'intérieur, tout n'est que dorures, trompe-l’œil,
peintures au plafond … on ne sait plus où regarder tellement c'est
trop, partout. Cela en devient presque oppressant, je dois bien
l'avouer. Mais je suis bien heureuse de l'avoir visitée, elle est un
des rares endroits non touchés par le séisme de 1755, l'or a du
tenir les murs. Juste à côté se trouve le musée de l'église,
sans doute très intéressant, mais que nous avons pas fait.
Il faut dire que c'était
déjà l'heure de goûter ! Et j'avais repéré une chaîne de
glaciers réputés comme excellents : Santini. Ca tombait bien,
il y en avait un dans le quartier, pourquoi se priver ? Puis par
30°C, une bonne glace fait toujours du bien. Il ne faut pas avoir
peur de la file d'attente, ça va très vite, et puis ce n'est pas
cher. Pour 3 boules, j'ai payé 3,9€ et les saveurs sont
vraiment excellentes ! Et le choix, on s'y perd tellement il y
en a !
Après cette petite pause
gourmande, nous sommes partis dans l'ascension de la colline du
quartier de l'Alfama pour visiter le Castelo
Sao Jorge. Oui celui qu'on voit sur la photo
d'introduction. Bien sûr, on peut prendre un bus ou le tramway mais
rappelez vous : mon budget passe en bouffe et en visites !
Mais une fois en haut, on se sent fiers d'avoir grimpé jusque là.
L'histoire de ce château remonte au 11e siècle avec la
fortification construite par les musulmans, avant d'être conquis en
1147 par Afonso Henriques,
le premier roi du Portugal sous le nom d'Alphonse
Ie. Devenu résidence royale, le Castelo fut agrandi,
aménagé davantage pour loger le roi et son entourage jusqu'à la
fin du 16e. En effet, en 1580, le Portugal est rattaché à la
couronne espagnole et le Castelo est délaissé au profit du palais
royal construit en ville (et détruit en 1755), il devint un
orphelinat puis une caserne militaire avant d'être abandonné. Il
n'est considéré monument national qu'en 1910 et subit une bonne
réhabilitation. Aujourd'hui, c'est sans doute le plus beau point de
vue de Lisbonne.
Mon guide me conseillait
de venir en tout début ou fin de journée pour éviter la foule. En
haute saison, le château ferme à 21h, nous y sommes allés un peu
avant 19h, pour profiter de la vue et du coucher de soleil, mais
aussi d'une performance mêlant fado (musique traditionnelle), danse
et théâtre. Avec l'ambiance et la lumière, c'était tout
simplement parfait. Ensuite place à la visite du château fort et
ses différentes tours, comme le donjon ou celle du trésor, on a une
vue imprenable sur Lisbonne, l'horaire était parfait pour la visite.
Un peu plus bas, un site archéologique nous montre des traces de vie
durant l'âge de fer, mais aussi le quartier islamique et les
vestiges du palais royales. On termine la visite par une joli jardin
romantique apaisant. J'ai adoré cet endroit, à voir absolument en
fin de journée si vous y êtes en haute saison.
Castelo Sao Jorge
Rua de Santa Cruz
9h-18h (21h en haute
saison)
8,5€
Pour dîner le soir, j'ai
suivi les conseils de notre hôtesse et manger à O
Sopinhas Rua da Madalena 50, un petit restaurant de
quartier qui ne paie pas de mine au premier abord. Au loin, on
pensait que c'était un snack à emporter, mais pas du tout.
Installés sur la grande table, nous avons trouvé le menu à 10€
entrée-plat-dessert-boisson ! Vraiment pas cher pour manger, et
autant vous dire que c'était bien copieux ! Pour manger local,
j'ai pris bien sûr de la morue, et je n'ai tellement pas regretté
car c'était délicieux. Je vous conseille sincèrement ce
restaurant, vous ne le regretterez pas.
Dimanche, là
encore journée tranquille. On devait faire un musée le matin mais
tout le monde avait envie d'y aller molo alors on a fait une autre
journée pépouze, à se balader et admirer la ville, en plus de nos
visites prévues. Pas de bol, le Museu de Design e da Moda est
fermé pour travaux, nous avons eu accès seulement à une
exposition, avant de nous rendre à la cathédrale. Qui a dit que
j'étais monomaniaque des églises ?
La Cathédrale Santa Maria Maior de
Lisbonne, dit la Sé,
a été construite à la demande d'Alphonse
Ie du Portugal en 1147, après avoir repris
Lisbonne aux maures et crée le royaume du Portugal. Elle est
construite au-dessus de l'ancienne mosquée dans un style roman, mais
les transformations ont intégré le gothique et même du
néoclassique dans la sacristie. Elle aussi a subi les divers
tremblements de terre, mais celui de 1755 l'endommagea et détruisit
le cloître derrière. La cathédrale en elle-même est très belle,
un peu sombre mais très intéressante sur les différents style
enchevêtrés, témoignage des différentes transformations au fil
des siècles.
Mais le plus intéressant
se trouve derrière. Pour 2,5€, on peut visiter les ruines
du cloître et je pense que c'est la meilleure partie (on peut aussi
visiter le trésor, mais il est fermé le dimanche). Non seulement,
on trouve un cloître superbe, mais depuis les années 90, des
fouilles archéologiques sont entrepris dans le jardin, on y retrouve
des traces du quartier islamique mais aussi de maisons romaines, à
l'époque où Lisbonne s'appelait Olisipo durant la domination
romaine.
Sé
Lorga sa Sé
Tous les jours 9h-17h
En parlant de domination
romaine, la visite suivante est le Museu
do Teatro Romano. A l'époque de la domination
romaine, et particulièrement de l'empereur
Auguste, fils adoptif de Jules César, où la ville
se développe comme une cité romaine. Le musée est ultra-moderne à
base de plans en 3D pour montrer à quel point le théâtre le ville
pouvait être énorme, pouvant accueillir environ 4.000 spectateurs !
Encore une fois, le séisme de 1755 a recouvert les ruines du
théâtres, avant d'être redécouvertes en 1798, puis
complétées par des fouilles archéologiques dans les années 1960,
notamment par l'archéologue Irisalva Moita.
Le musée explique la construction du théâtre, ses dimensions, les
fouilles, on peut y voir des ruines de derrière la scène. En face,
d'autres ruines sont visibles, cette fois des gradins. En gros,
l'estrade et la rue du musée constituait la scène. Difficile à
expliquer mais se trouver sur la scène et imaginer tout ce monde
était vraiment impressionnant.
Museu do Teatro Romano
Patio do Aljube 5
3,5€
C'était bien sûr
l'heure de goûter, et celui-ci s'est mérité, car nous sommes allés
à côté du Castelo Sao Jorge pour se poser ! Vendredi,
au moment du souci de logement, c'est là que nous avions trouvé
refuges, assoiffés et besoin de wifi ! Il s'agit de la chaîne
Nata, Rua de Santa Cruz do Castelo 5 (mais il en existe
d'autres dans Lisbonne) et c'est là que j'ai découvert les Pasteis
♥ Ce sont des sortes de petits flans à saupoudrer de cannelle,
c'est un vrai délice. De plus, leurs boissons sont maison, comme la
limonade, des thés glacé … Tout est bon et encore une fois, pas
cher. Pour une boisson et 2 pasteis, je m'en suis tirée pour 3,25€.
Le serveur était adorable, parlait un peu français, on était
vraiment bien. Et vous savez quoi ? Il y en a un à Paris !
Après avoir un peu
traîné dans le café puis dans les boutiques, il était temps de
dîner ! Et je pense que c'est mon plus grand coup de cœur
gastronomique depuis longtemps. Il s'agit de Chapito, costa do
Castelo 7, qui est une école de cirque disposant d'un bar mais aussi
d'un restaurant. La veille, on a voulu y manger mais trop d'attente
alors on a réservé pour le lendemain. J'ai adoré le décor, la vue
sur Lisbonne, la nourriture, les boissons, tout était absolument
parfait pour une bonne soirée entre amis. Et on s'est fait plaisir :
entrée à partager, cocktails (leur caïpirinha est délicieuse),
plat (j'ai pris le burger et miam), dessert et un pichet de sangria,
on s'en est tiré à 26€ par tête. Autant dire que c'est cadeau.
Si vous passez par Lisbonne, il faut manger ici, ou au moins boire un
verre.
Je vous ai parlé des
visites mais Lisbonne en elle-même est un musée à ciel ouvert,
avec ses azulejos sur les murs, ses vues imprenables, ses bâtiments
colorés. Avec le pont du 25 avril, on se croirait à San Francisco
et le Cristo Rei de l'autre côté nous emmène à Rio. Il ne faut
pas que visiter, il faut aussi se promener et lever les yeux, on en
prend pleins les mirettes. Une chose aussi : il y a de la
musique partout en centre-ville. Des gens chantent, jouent de la
musique et c'est toujours très beau et sympathique, ça met une
certaine ambiance et rajoute du charme à la ville. La prochaine
fois, je vous parlerais de notre excursion à Sintra, et ses châteaux
sortis des contes de fées. En attendant, je vais continuer de baver
sur mes photos et je vous laisse avec quelques photos de la ville.
Les photos sont magnifiques et l'article aussi.
RépondreSupprimerOn en apprend beaucoup j'adore