Quand je vais dans le
Sud, j'en profite pour faire des visites loin du tumulte parisien. Ça
ne veut pas dire que je vais dans des endroits où il n'y a personne
(même si ça arrive), mais que ça me change de ce que je peux
trouver autour de Paris. Et j'ai du choix. La dernière fois, j'avais
visité Saint-Guilhem le Désert avec sa ville médiévale et son
chemin menant à Saint-Jacques de Compostelle, avec aussi le Pont du
Diable. C'était une belle journée de balade et de visites. On va
rester aujourd’hui dans le département de l'Hérault, mais faire
un bon en arrière, dans l'Antiquité, pour parcourir une ville
fortifiée à l'époque de la Gaule occupée par les romains. Allez,
on enfile nos plus belles toges et tuniques et tous à Ambrussum !
Si on veut être
historiquement corrects, il faut savoir que lors des fouilles, on a
retrouvé des traces de vie sur les hauteurs datant du Néolithique
(environ 3.000 ans avant JC), mais ce n'est qu'au IVe siècle
avant JC que le peuple gaulois des Volsques Arécomiques ont
décidé d'y créer une ville fortifiée. La ville s'étend, la via
Domitia passe plus bas, et sous l'empereur Auguste,
fils adoptif de Jules César, il multiplie les travaux un peu
partout dans l'empire. Ambrussum voit la création d'un relais
routier en contrebas de la ville fortifiée, à proximité du
Vidourle, un fleuve de la région.
C'est à cette période
que le site vit son apogée, car il connaît petit à petit une
désertion, tout de d'abord de l'oppidum, puis du relais routier. On
estime qu'Ambrussum s'est totalement vidé de ses habitants au Ve
siècle. Si le pont Ambroix est classé aux Monuments Historiques en
1840 sous la Monarchie de Juillet, le site entier ne l'est pas
avant 1974.
Avant de vous aventurer,
le mieux est de commencer par le musée. Ne faites pas
comme moi, ce serait bête. En effet, il vous permet d'appréhender
le site d'Ambrussum avec son histoire et le fonctionnement de
l'empire romain. De taille moyenne mais très instructive, il permet
de comprendre pourquoi l'installation s'est fait ici, et comment
vivaient les habitants à l'époque. Il serait dommage de s'en
priver. De plus, en ce moment se tient l'exposition
Sous toutes les coutures (jusqu'au 23 octobre), elle
présente la mode à l'époque gallo-romaine, avec ses vêtements,
bijoux, chaussures … Bien sûr, ce ne sont pas des vrais mais des
costumes créées par La Dame d'Atours, et cela permet
de se représenter comment et femmes et hommes s'habillaient à
l'époque, loin des clichés de tous en toges blanches !
Par contre, j'ai été
assez nulle sur ce coup, j'ai oublié de prendre des photos. Ca vous
permettra de le découvrir par vous même !
Il est temps de partir à
l'aventure pour découvrir ce qu'Ambrussum a à vous montrer. Deux
conseils pour en profiter : pas trop de chaleur et de bonnes
chaussures. J'y suis allée un jour ensoleillé mais pas chaud, par
contre j'étais en sandales, et j'ai galéré. Autant donner un peu
de mon expérience si ça peut aider. Si vous avez le matériel
nécessaire, c'est parti pour une balade d'environ 2 kilomètres avec
quelques montées.
Plan du site d'Ambrussum |
Après une sacrée
montée, on entre dans la ville fortifiée par son axe routier
central, la rue pavée, bordée d'habitations et de
boutiques à l'époque. Dans l'oppidum, on peut voire
des ruines d'habitations dans les quartiers sud et nord de la ville.
Avec la conquête romaine, le mode s'était transformé : il
fallait faire comme Rome, jusque dans l'architecture. Le type
d'habitation le plus courant est le domus avec une cour
centrale et des pièces connectées entre elles tout autour. En
continuant la balade, on peut voir un morceau des remparts.
Déjà impressionnant, il faut s'imaginait qu'il longeait sur un
kilomètre, épais de 7,5m et couvrait une ville de 5 hectares. Pour
les envahir, il fallait se lever tôt. On profite de la balade à
redescendre doucement, profiter de la vue et aussi de la garrigue. On
est bien, au calme, loin de tout, tellement agréable.
On revient presque au
point de départ, au niveau du pont Ambroix. Il ne lui
reste qu'une sur les 9 ou 11 qui constituait cette bâtisse de 175m
pour franchir le Vidourle. Tout comme le Pont du Gard, il a servi
longtemps, jusqu'au Moyen Âge avant d'être démantelé au XIVe
siècle. Il perdit des arches au cours de la crue de 1745, il
ne lui en restait que deux, mais l’avant-dernière s'est écroulée
en 1933, à l'occasion d'une nouvelle crue. Le peintre Gustave
Courbet l'a d'ailleurs peint en 1857, il est aujourd’hui
conservé au Musée Fabre de Montpellier.
L'endroit était vraiment sympathique
et intéressant, une balade au calme à s'imaginer que des gens
vivaient ici deux millénaires avant nous et qu'il reste encore des
restes de leurs habitations. Si vous chercher une visite originale et
en plein air ou si vous avez un intérêt pour l'Antiquité (voire
les deux), je vous conseille d'y aller. De plus le site est
totalement gratuit, vous ne payez qu'en cas de visite guidée, alors
autant en profiter
Chemin d'Ambrussum
34400 VILLETELLE
Et vous, aimez vous les sites
archéologiques de la sorte ? Avez vous des idées de visite sur
le même thème ? N'hésitez pas à les partager dans les
commentaires !
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