On continue sur notre
lancée belge. Après avoir passé l'Antiquité, traversé le Moyen Âge, puis les siècles de domination Habsbourg, nous voici à la fin
du XVIIIe siècle. Pour faire un petit récapitulatif : devenus
les Pays Bas, séparés d'une partie de leurs terres désormais
appelées les Provinces Unies, les états belges sont passés de la
domination espagnole à la domination autrichienne (même famille
mais un peu moins consanguins, quoique … ). Dans la deuxième
moitié du siècle, l'empereur Joseph II,
archétype du despote éclairé, entend modifier ces états à grands
coups de réformes. Non pas que le fond semble incorrect, mais la
forme oui : l'empereur oublie les particularismes, décide et
s'en fout des mécontents, il ne voit pas à échelle de la
population.
La colère gronde et une
première révolte éclate en 1787, rapidement éteinte à
coups de concession (et un peu de bâton). Mais en cette fin de
siècle, c'est l'Europe qui s'enflamme, notamment en France, avec la
prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Et sans doute que cet
événement a eu un impact considérable sur la future Belgique …
Belgique
libre : l'éphémère révolution brabançonne
Au fil du temps,
l'opposition à Joseph II se fait
de plus en plus forte, et même générale. Les états exigent le
retrait des réformes administratives et judiciaires, mais encore une
fois, l'empereur s'en tape. Seulement l'insurrection se fait de plus
en plus pressante. Joseph II, qui doit aller taper du turc en
Hongrie, ne peut pas se battre sur deux flancs, et fait quelques
concessions mais ne veut pas toucher à l'esprit de ses réformes.
Autant essayer de faire un trou dans l'eau en somme.
Seulement, la révolution
est divisée en deux camps :
- un parti plutôt conservateur (ou statiste), dirigé par un membre de la famille patricienne, Henri Van der Noot, a l'ambition de conserver les privilèges tout en annulant les réformes impériales. Il bénéficiait de l'appui du clergé, des métiers et de grandes villes comme Bruxelles, Anvers et Louvain.
- un parti plus progressiste (ou vonckiste), sous la coupe d'un avocat du Brabant, Jean-François Vonck. Dans le courant des lumière, il exige des réformes plus radicales, comme par exemple la réunion d'une Assemblée Nationale.
Difficile de s'entendre
avec de telles idées, pourtant Van der Noot et Vonck
créent le Comité Patriotique, dans le but d'unir
leurs forces contre leur ennemi commun : Joseph
II. Seulement, il s'agissait surtout d'une apparence :
Vonck crée une société secrète Pro Aris et Focis
(pour les autels et les foyers) pour mettre en place une
résistance armée dans les Pays Bas. S'ils ne peuvent pas compter
sur des soutiens étrangers, leur armée fait un peu pâle figure
face à l'impériale. Et pourtant, à la bataille de Turnhout, les
révolutionnaires gagnent le 27 octobre 1789 !
Traité d’Union des Etats belgiques unis (La Wallonie, son histoire) |
Après tout s'emballe :
on oublie totalement les vonckistes, et c'est le parti statiste avec
Henri Van der Noot qui sont
auréolé de victoire ! Le 18 décembre 1789, ce dernier
fut couronné de lauriers au théâtre de la monnaie de Bruxelles. On
déclare la déchéance de l'empereur et le 31 janvier 1790
est crée les « États belgiques
unis ». Pour la première fois, le nom de
Belgique est accolé au territoire. Pas question de centraliser, on
garde les prérogatives des provinces, la religion catholique est
confirmée comme religion d'état. Au niveau de l'organisation,
toutes les semaines est élu un président, pas question d'avoir un
seul homme à la tête du pays ! Pendant ce temps là, Joseph
II meurt le 20 février 1790 sans avoir pu reconquérir
ses territoires et aurait dit dans son dernier souffle « Les
belges m'ont tué ».Mais n'allez pas croire que tout
est rose au pays de la démocratie. Les vonckistes passent à
l'action et Bruxelles s'embrase dans un conflit, une guerre civile
même ! Si la nouvelle république n'a pas beaucoup de moyens,
elle se permet d'envoyer ses opposants en exil.
Pendant ce temps, dans la
principauté de Liège, rien ne va plus non plus. Je vous en ai pas
vraiment parlé dans l'article précédent mais Liège résiste au
protestantisme, et connaît une période assez prospère, se montrant
neutre dans la plupart des conflits. Depuis le début du XVIIe
siècle, les princes-evêques sont pour la plupart issus de la
famille de Bavière, dont la plupart se moquent assez de leur
territoire. Pire encore, Maximilien-Henri de
Bavière va autoriser Louis XIV à passer avec ses
troupes pour attaquer les Provinces Unies en 1672, rompant
ainsi avec la neutralité politique de la principauté. Des
soulèvements furent réprimés et le prince-évêque rédigea le
Règlement de 1684 où, entre autre, il abolit les
milices bourgeoises, le prince a le seul pouvoir de faire les
règlements et lever les taxes et la perte des privilèges de
certains corps de métier. Ambiance.
Mais voilà, le pouvoir
ecclésiastique fait de plus en plus de mécontents, sans doute le
fruit du rayonnement des Lumières car on y imprime des essais de
Montesquieu ou Voltaire. Si le prince-évêque
François-Charles Velbrück
redore le blason du clergé, notamment par la création de la Société
libre d'émulation en 1779. Mais tout s'écroule à sa mort en 1784,
son successeur César-Constantin Hoensbroeck
(ça sent le nom de vilain dans les vieux films je trouve) fait un
grand saut un arrière dans la mentalité. De plus, l'hiver 1788-89
est rude, le pain vient à manquer, de quoi attiser davantage les
mécontents, déjà bien nombreux. Le 18 août 1789, le peuple
liégeois se soulève et prend d'assaut l'hôtel de ville et la
citadelle. Le 26 août, une Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen pour le Franchimont voit le jour,
plus radicale que celle de France car elle omet le droit de
propriété, affirme que le principe de la souveraineté repose dans
le peuple et non dans la Nation. Le 17 août 1790, le
prince-évêque est déchu de ses fonctions et la nouvelle nation se
constitua une petite armée.
Archiduc Léopod et Joseph II, par Pompeo Batoni (Kunsthistorisches Museum Vienne) |
Mais alors cette liberté
et ces révolutions ont-elle duré ? Non. Pour les États
belgiques unis, il a fallu négocier avec Léopold
II, frère du défunt empereur. Il se montre plus malin et
plus stratège en matière politique : promesse d'amnistie et
suppression des réformes impopulaires sont des mesures séduisants.
L'empereur s'engage à gouverner comme sa mère l'impératrice Marie-Thérèse en respectant les particularismes, et pour le
prouver, il envoie l'armée, normal. Comme aucun territoire étranger
n'a voulu porter secours à cette petite république isolée, il n'y
a pas d'autre choix. Adieu Belgique républicaine, Léopold
II restaure les Pays Bas méridionaux dés fin 1790 et
replace sa sœur et son beau frère Marie-Christine
d'Autriche et Albert de Saxe-Teschen comme gouverneurs
Quant à Liège, là encore, Léopold II intervint pour leur
foutre une raclée et remettre Hoensbroeck sur son trône.
L'un comme l'autre décident de se venger et pourchassent les
opposants au régime. La plupart s'enfuient … en France.
Belgique
française : une annexion difficile et bienfaitrice
La France justement …
Pour faire court, la monarchie chute le 10 août 1792 et est
instaurée la Première République, que l'on connaît sous le nom de
Convention Nationale, et avec la mort de Louis XVI,
elle s'engage un conflit armé entre la France et de grandes
puissances européennes, notamment la Prusse et le Saint Empire (
Léopold II est aussi le frère de Marie-Antoinette). Si
tout le monde pensait que l'armée républicaine allait rapidement se
faire battre et que la république n'allait pas résister, ils eurent
tort.
Une première tentative
d'invasion des états belges eut lieu avec la bataille de Jemmapes
le 6 novembre 1792 : le général français Dumouriez
arriva avec 40.000 hommes et le pays fut à lui. Mais le peuple ne
répondit que faiblement à l'appel. Il fit quelques réformes, comme
par exemple le 16 novembre 1792, la libre circulation sur l’Escaut,
fermé depuis la création des Provinces Unies. Cela fut perçu par
ces dernières et la Grande-Bretagne comme une agression, et ils
rejoignirent la Prusse et le Saint-Empire dans la grande coalition
contre la France. Le 18 mars 1793, la France est vaincue
contre ses ennemis à la bataille de Neerwinden, et les Pays
Bas redevinrent autrichiens. Grand bien leur fasse, en France
sévissait la Terreur perpétuée par les Montagnards, notamment
Robespierre.
Justement, à Paris, les
exilés belges tenaient à faire entendre leurs voix, en fondant en
avril 1792 le Comité révolutionnaire des Belges et Liégeois
unis, avec un manifeste où ils prônent une république
belgo-liégeoise. Certains membres du comité se sont battus aux
côtés du général Dumouriez dans les différentes batailles
pour récupérer la Belgique. Alors que pendant ce temps, le nouvel
empereur François II (fils de
Léopold II) fait son entrée à Bruxelles sous les ovations
chaleureuses. Mais à Liège, autre son de cloche : le nouveau
prince-évêque, François-Antoine-Marie de Méan, se
distingue par ses mesures réactionnaires, au grand dam de la
population. Encore un qui n'a rien compris …
D'ailleurs, les français
retournent sur le champ de bataille de l'Europe, bien décidés à
libérer leurs amis belges de la tyrannie impériale. Les autrichiens
cherchent à protéger les trésors ecclésiastiques et on expédie à
Vienne le trésor de la Toison d'Or à titre provisoire (spoiler :
il est toujours à Vienne). La bataille de Fleurus eut
lieu le 26 juillet 1794 et est remporté par l'armée
révolutionnaire. Jusqu'au décret du 9 vendémiaire an IV (ou
1e septembre 1795), les états belges (ainsi que la
principauté de Liège) sont traités avec mépris et violences. La
France fit payer cher ces territoires, par une contribution quatre
fois supérieurs à ce qu'ils versent annuellement à l'empire,
réquisitionnent de tout genre (cuirs, draps, trésors
ecclésiastiques …) et entame une persécution religieuse. La
république traite ses nouveaux territoires sans prendre en compte
les particularismes, ni même les frontières. En créant les neuf
départements, ils ne respectent pas les limites des anciennes
principautés, par exemple le Brabant et la Flandre sont scindés.
Ils imposent le calendrier républicain, la nouvelle monnaie et
l'administration à la française. On supprime les ordres religieux
et des ventes aux enchères des biens de l’Église sont organisés.
Il y a aussi la conscription militaire obligatoire pour tous les
jeunes de 20 à 25 ans pour s'enrôler dans l'armée française. A
nouveau le ton monte et la guerre civile s'abat sur la Belgique
annexée.
La révolution s'éteint
avec le Consulat en 1799. Napoléon Bonaparte devient
premier Consul avec le coup d'état du 18 brumaire (9 novembre
1799) et entend, tout en gardant les acquis de la Révolution,
apaiser les tensions. Il y arrive notamment avec le Concordat
de 1801. Conclu entre le pape Pie VII et Bonaparte,
il met fin à la persécution religieuse et de réintroduire le
clergé en politique. Les territoires comptent cinq diocèses :
Malines, Tournai, Gand, Namur et Liège. L'année d'après, en 1802,
le culte catholique est officiellement rétabli. Il s'occupe de
l'éducation en ouvrant des lycées, une école de droit à Bruxelles
et même en 1806, l'université impériale. Les états belges,
à présent français, vivent au gré des réformes du consul à vie
et bientôt empereur, notamment avec le Code Napoléon, appelé
aujourd'hui Code Civil. Il encourage l'économie, puisque la France
subit un blocus continental, il faut trouver de nouveaux moyens de
faire tourner l'économie. C'est à cette époque que la mécanisation
de l'industrie connaît un grand essor, surtout dans le domaine
textile et métallurgique, et le nom de William Cockerill est
associé à cette modernisation. Cette industrie sert surtout à
l'armée, puis Napoléon Ie veut
conquérir l'Europe, et il y arrive bien : son empire va de la
Hollande, gouverné par son frère Louis Bonaparte, jusqu'au
royaume de Naples, où règne son beau-frère Joachim Murat.
Napoléon Bonaparte en Premier Consul, par Antoine Jean Gros, 1802 |
Si le caractère social
n'était pas exemplaire, notamment par l'absence de protection légal
du prolétariat, l'artisanat mis en arrière plan, on ne peut pas
négliger l'impact de cette annexion sur la Belgique actuelle.
Bruxelles s'impose comme la capitale, et la Wallonie connaît une
grande richesse grâce à l'industrie. Mais quand
Napoléon abdique le 11 avril 1814 au château de Fontainebleau, l'avenir semble incertain. Surtout que têtu comme un
corse, Napoléon revient durant ce qu'on appelle les Cent-Jours, et
son ultime bataille sera sur ce territoire belge : la bataille
de Waterloo le 18 juin 1815. L'énorme défaite le conduit
à Sainte-Hélène où il finira sa vie. La Belgique se demande à
quelle sauce elle va être manger par les grandes puissances …
Belgique
néerlandaise : la discorde des régions
Le sort de la Belgique se
situe en trois mots : Congrès de Vienne. Ce
congrès se tient du 18 septembre 1814 au 9 juin 1815 pour
instaurer un équilibre entre les grandes puissances européennes
(l’Angleterre, la France, la Prusse, l’Autriche et la Russie) et
que l'erreur impériale ne se reproduise plus. La France retrouve à
peu près ses frontières de 1789, qui ressemblent à celles
d'aujourd'hui, et les Bourbons reviennent sur le trône. Et entre
autres décisions, la Belgique n'est plus aux mains des autrichiens
mais annexés aux Provinces Unies, ce qui forme le Royaume uni
des Pays-Bas. Pour faire simples, les Pays Bas espagnols de
Charles Quint retrouvent à peu près leur forme originale. En guise
de premier souverain, on se décide pour le fils du dernier
stathouder, Guillaume d'Orange devient ainsi Guillaume
Ie des Pays Bas. Bien sûr, la Belgique n'est pas
consultée et subit, comme toujours.
Carte du Congrès de Vienne en 1815 (Wikipédia) |
Le souverain de 43 ans a
tout du despote éclairé dont on a déjà parlé, avec une envie de
réforme combiné à une rigidité dont il faut s’accommoder. Ayant
passé quelques années en exil, le roi a une vision d'un règne très
personnel : une monarchie absolue sous couvert de quelques
libertés constitutionnelles. Il le dit bien lui-même : «
Que sont les ministres ? Rien du tout ! Je puis, si je le trouve bon,
gouverner sans ministres, ou placer à la tête des départements
ministériels qui bon me semble, fût-ce même un de mes palefreniers
». Tout comme en France est proclamée une Charte, il met en
place la Gronwet, loi fondamentale. On peut y lire que les
États Généraux n'avaient ni le droit d'initiative ni le droit
d'amendement, juste accepter ou refuser en bloc, par exemple. Et si
les hollandais, assez indifférents à la vie politique,
s'accommodaient, les belges pointaient déjà du doigt les soucis à
venir. Le 18 août 1815, Guillaume Ie
prit l'initiative d'une nouvelle Constitution (le pays serait divisé
en 17 provinces, un système bicaméral au niveau des chambres, une
égalité parfaite de représentants belges et hollandais dans les
chambres alors que le sud est deux fois plus peuple, liberté de
culte). Elle fut rejetée par 796 contre 527 positif. Guillaume
1e, bon perdant fit ce calcul-ci : on comte les 280
abstentions comme des oui, et les 126 refus pour questions
religieuses furent déclarés nuls. Cela fit donc 807 oui pour 610
non. Et hop, Constitution adoptée le 24 août 1815 !
Au départ, cette
réunification pouvait être bénéfique : le sud apportait des
terres agricoles fertiles, une industrie moderne, et le nord possède
de nombreux ports et des colonies. D'ailleurs, Anvers peut à nouveau
devenir un port, la navigation sur l'Escaut est à nouveau possible.
Guillaume Ie continue à Bruxelles de grands travaux, notamment
dans les palais. A Laeken, il fait construire un orangerie et un
théâtre. A Gand, il poursuit les travaux du canal pour en faire un
port et fait construire des routes dans toute la Belgique. Il
encourageait l'industrie et fonda en 1822 la banque de dépôts
« Société Générale pour favoriser l’Industrie nationale ».
Autres bonnes mesures concernent l'éducation : le roi met en
place l'enseignement primaire neutre, gratuit et obligatoire, ainsi
que trois universités à Louvain, Liège et Gand, et rétablit
Académie des Sciences et des belles Lettres de Bruxelles, fermée
sous domination française.
Guillaume Ie des Pays Bas pars Mattheus Ignatius van Bree |
Alors tout cela paraît
bien sympathique, et ce fut bénéfique pour la Belgique, mais
l'essor industriel s'accompagne de bas salaires, de journées de
travail harassantes (12 à 14h par jour), l'exploitation des enfants
malgré l'école et bien sûr la pauvreté. Mais il y avait déjà
cela sous domination française. Alors pourquoi les belges n'arrivent
pas à se sentir intégrés ? Déjà, il y a cette question
politique d'un roi absolutiste et imbu de lui-même qui ne passe pas
dans un pays au passé révolutionnaire. La barrière de la langue
était un problème. Au départ, Guillaume Ie instaura le
français et le néerlandais comme langue nationale, mais il revint
sur sa décision en 1819 : le néerlandais serait la langue
officielle du royaume. Mais un des plus grands problème est le
manque de représentation de belges dans l'administration. Par
exemple, il n'y avait qu'une ministre belge pour six hollandais, ou
17 hauts fonctionnaires sur 300 au total ! Quant à l'armée, on
y comptait 6 généraux-majors sur 22 ou 400 officiers (dont 377 dans
les colonies ! ) sur plus de 2.300 ! Si on rajoute une
presse censurée, une dette de 1,25 milliards de florins divisée par
deux (les belges n'avaient que 0,1 milliard de florins en dette),
ainsi que la fermeture du Séminaire de Louvain dans le but d'écarter
le clergé catholique, cela fait beaucoup !
Au fil des mesures
impopulaires, les belges montraient clairement leur opposition à
leur souverain, envoyaient des pétitions contre sa politique. Des
soulèvements de plus en plus forts agitent la Belgique et cela
touche toutes les couches de la population. Tiens, en quelle année
sommes nous ? 1830. Et
Guillaume Ie a un petit air de
Charles X dans sa politique. Coïncidence ? Nous le
saurons bientôt dans un prochain article !
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