jeudi 21 avril 2016

Musée Jacquemart André, une maison de collection



Depuis le temps que je dois raconter ma visite dans ce musée, il était temps ! Oh, presque trois mois, rien de bien grave après tout. Je dois y retourner mais plutôt que repousser encore une fois mon article, je préfère m'y atteler maintenant et vous parler d'un autre bijou parisien, pas toujours bien connu mais qu'il faut visiter à tout prix, pour son cadre et aussi pour ses expositions aussi intéressantes que bien ciblées. Aujourd'hui, je vous emmène au musée Jacquemart André. Encore une pépite au coeur de Paris qu'il faut voir pour le croire ...


Je pense que vous allez le savoir à force, mais j'aime les demeures d'artistes ou decollectionneurs. On y retrouve une vie, une âme qu'on ne retrouve pas ailleurs. On marche sur les pas de personnes célèbres d'une autre époque comme aussi chez Gustave Moreau, on s'imagine la vie à l'époque, un quotidien en milieu des tableaux et autres œuvres d'art alors qu'aujourd'hui, il nous suffit d'un joli tableau Ikea (bon, j'exagère un peu) pour habiller son chez soi. Dans cet hôtel particulier fin XIXe siècle, on mélange pièces de réception, de collections et appartements privés, bref tout ce que j'aime, j'étais donc une fille comblée à chaque pièce ! J'y suis déjà venue par deux fois, toujours lors d'expositions mais c'est toujours un plaisir de passer de pièce en pièce, à regarder les tableaux, meubles, sculptures ou photographies, tout témoigne d'un certain raffinement et du bon goût.

J'ai dit qu'il s'agissait d'une maison de collectionneurs, mais qui sont-ils ? Revenons à l'époque du Second Empire, en 1868, quand Édouard André fit construit cet hôtel particulier sur le boulevard Haussmann dans ce nouveau Paris que Napoléon III transformait. Fils de banquier protestant à Nîmes, il donna tout son soutien au futur Napoléon III et se lança en politique. Mais mécène avant tout, il aime enrichir ses collections. Il côtoie les grands artistes comme Jean-Baptiste Carpeaux, qui lui confectionne un buste, ou le peintre Franz Xavier Winterhalter qui lui peint son portrait. Le 29 juin 1881, il épouse Nélie Jacquemart, une artiste-peintre. D'ailleurs, les deux se rencontrent après le chute du Second Empire, en 1872, quand elle fait son portrait. Il a 48 ans, elle huit de moins et n'auront jamais d'enfant. Leur bébé, c'est leur collection.

Le couple Jacquemart-André (Institut de France)
Ils l'enrichissent durant leurs voyages, en Italie surtout, où la Renaissance les attire. Monsieur André meurt en 1894 après des soucis de santé. Madame Jacquemart-André – elle avait refusé de renoncer à son nom de jeune fille – continue ses voyages et d'enrichir sa collection, qu'elle dispatche entre l'hôtel parisien et sa demeure d'enfance à Chaalis, dans l'Oise. Elle meurt en 1912, et lègue ses demeures avec toutes les œuvres à l'Institut de France pour qu'elles soient ouvertes au public. Le 8 décembre 1913, le président de la République Raymond Poincarré inaugure le nouveau musée Jacquemart-André. Un siècle après, il attire toujours autant les visiteurs …

Lors de ma visite en janvier, j'y suis allée un lundi soir pour profiter de la nocturne. J'avais mal réglé mon appareil, je m'en suis rendue compte après, pardon donc pour la qualité de mes photos. J'aime la demeure pensée en trois partie : tout d'abord l'espace public de réception avec la salle à manger (aujourd'hui le salon de thé du musée), des salons, un boudoir, cette merveilleuse salle de musique et le cœur de cette maison : le jardin d'hiver. Comble du luxe à mon sens, cette pièce a tout mon amour à chacune de mes visites, j'y imagine Nélie Jacquemart-André dans une robe à tournures entrain de lire un roman, je suis toujours retournée.








Une fois le sublime escalier monté, on passe à l'étage des collections de la Renaissance. Passionnés par l'Italie, le couple a assemblé bon nombre d’œuvres : peintures, sculptures, mobiliers, boiseries, encadrements de portes … tout de cette époque où les royaumes d'Italie réinventait en partie l'art. C'est aussi à cet étage que le musée organise ses expositions. Quand j'y suis allée, c'était sur les portraits à la Cour des Médicis, une superbe expo bien agencée malgré les pièces assez exiguës. Je suis venue d'autres fois (Délices et voluptés à l'époque victorienne et sur les fêtes galantes). J'y retournerais sans doute pour lesimpressionnistes en Normandie !
Enfin, la visite se termine lorsque l'on redescend au rez-de-chaussée, côté privé cette fois-ci. On y découvre les appartements du couple, avec une salle de bain du dernier confort, leurs portraits, des effets personnels … Malgré les beaux objets, et la photographie de Napoléon III sur le bureau de monsieur André, on se sent dans un cocon dans ces pièces intimes, loin du faste des premières pièces.





Mon coup de cœur restera à jamais le jardin d'hiver. Avec cette verrières, ces miroirs, ces plantes luxuriantes et ce magnifique escalier de marbre donnant sur l'étage, comment ne pas fondre ? Et cet escalier, double escalier d'ailleurs avec cette magnifique fresque importée par le couple depuis l'Italie, je pourrais passer des heures à l'observer, si la suite de la visite ne m'attendait pas. Vous avez compris, j'aime cet endroit, je ne m'en lasse pas et j'ai hâte d'y retourner même. Voici un musée que je vous conseille avec grand plaisir.

Y êtes vous déjà allé ? Qu'en avez vous pensé ?



2 commentaires:

  1. Je n'y susi pas encore allée mais c'est prévu que je le fasse ! J'aime tout particulièrement le nom de famille, la consonance qu'il a ! (les prénoms et noms sont très importants pour moi). Comme toi j'aime aller dans ces musées pour "être dans l'ambiance" d'une autre époque. J'ai vraiment hâte d'aller dans ce musée du coup maintenant :-))

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    1. Je te le conseille vraiment, c'est un de mes musées préférés. Si tu peux le faire pendant qu'il y a une exposition, elles sont très bien faites (à la rentrée c'est sur Rembrandt). J'ai hâte d'avoir ton avis sur ce lieu ♥

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