Si vous voulez me faire plaisir et que
je vous aime, il suffit de me proposer une visite d'un château. Plus
que les musées et les expositions, les châteaux, qu'ils soient des
demeures royales ou non, ont souvent une atmosphère, une ambiance
particulière. On marche sur les traces de personnalités, leurs
meubles, leurs goûts, on peut les imaginer dans leurs habits ici et
là, on se prend à rêver d'une autre époque, d'un autre temps. Bon
d'accord, tous ne sont pas comme ça, je suis d'accord, mais celui
que je suis allée visiter jeudi dernier l'est particulièrement :
le château de Compiègne. Un château mal connu, mais pourtant
sublime et riche de collections insoupçonnées. Comme dirait
Stéphane Bern, suivez moi ….
Un petit historique
Le bâtiment extérieur tel que l'on
voit aujourd'hui est une construction datant de Louis XV, par son
célèbre architecte Gabriel au 18e siècle. Il faut dire
qu'avant, ce n'était pas un grand luxe. On part d'une demeure
mérovingienne (c'est pas tout neuf), avec un château en bois, où
se trouve maintenant l'abbaye Saint-Corneille. Charles II, dit le
Chauve, petit-fils de Charlemagne, décide de s'établir à
Compiègne.
Tout le monde s'y met pour le modifier
selon les goûts et les couleurs de l'époque : Philippe-Auguste
et Saint-Louis en font un donjon, Charles V construit encore un autre
château au 14e siècle, François 1e le remet au goût du jour …
Mais le château est délaissé, Paris tient officiellement la place
de capitale, les rois n'y passent généralement qu'après leur sacre
à Reims, ou pour quelques rencontres officielles, histoire de
changer des Louvre, Sain Germain, Fontainebleau ou Versailles.
Et comme toujours, à la Révolution,
on vend les meubles, on pique un peu et on installe quelque chose qui
n'a rien à voir avec la royauté à l'intérieur. Heureusement,
Napoléon Ie s'en mêle et décide de le remettre en état.
D'ailleurs, on voit bien qu'il est passé par là, ses petites
abeilles et ses N sont un peu partout. Lorsqu'il se remarie avec
l'infante Marie-Louise d'Autriche, c'est à Compiègne qu'il
l'accueille, avec beaucoup d'empressement, au point de coucher avec
elle le soir même, alors qu'ils ne sont pas officiellement marié.
Toujours élégant, Napoléon.
Si sous la monarchie de Juillet, on y
organise le mariage de Louise d'Orléans – fille aînée du roi des
français Louis-Philippe – avec le roi de Belgique, c'est surtout
sous le Second Empire que Compiègne prend tout son essor. L'empereur
Napoléon III n'a pas besoin de tout redécorer, son oncle avait déjà
apposé ses initiales, mais il met a jour la mode du second empire,
un peu du Premier, un peu de Louis XV avec un soupçon de Moyen Âge,
le tout dans le luxe et le confort. Avec son épouse Eugénie et leur
unique fils le prince impérial, ils organisent des séries. Alors
non, pas des séries télévisées vous avez compris, mais ce sont
des séjours avec un centaine de personnes – petit comité bien sûr
– avec une étiquette plus souples, et dont les invités sont des
grandes personnalités, mais aussi des artistes comme Carpeaux,
Verdi, Winterhalter, Flaubert ou de Vigny, bref la fine fleur de
l'époque. On y joue, on chasse, on danse, on joue aux charades, et
on se repose. Compiègne vit vraiment ses plus belles heures dans la
splendeur impériale.
Au 20e siècle, il sert d'hôpital en
1915 et est occupé par les allemands pendant la Seconde guerre
mondiale. Aujourd'hui, le château de Compiègne appartient au
ministère de la culture et nous pouvons nous y rendre à notre tour,
mais sans crinolines. Heureusement car c'est aussi beau que peu
pratique.
La visite
J'ai déjà visité Compiègne il y a
trois ans mais je n'avais pas tout fait car malheureusement tout
n'est pas ouvert au public en visite libre. Seuls les grands
appartements le sont, tout le reste est en visite guidée.
Heureusement, à la belle saison, il y a moyen de tout faire ou
presque, à condition d'avoir de bonnes jambes et d'être motivé !
Passionnée comme je le suis, et en visite avec une amie grande
admiratrice du Second Empire, nous formions un tandem de choc,
décidées à ne louper aucune visite ! Pardon pour l'ordre des
visites, on a fait comme on a pu.
Le musée de l'impératrice
Quand on nous a annoncé que le musée
de l'impératrice était ouvert (sur le site, c'est marqué fermé
pour travaux), on était toutes heureuses ! Tout commence par la
collection de monsieur Ferrand, un passionné du Second Empire, qui a
récolté bon nombre d'objets ayant appartenu à la famille impériale
avant de tout léguer en château. Autant dire qu'on commence fort
avec des objets du quotidien, des portraits plus intimistes de la
famille, ce qui est très touchant. Ce sont surtout des objets du
Prince Impérial, Louis-Napoléon Bonaparte, au destin tragique. Dans des petites salles
aménagées comme des chambres ou pièces à vivre, on y découvre
ses jouets, des moulages de ses mains, ses vêtements d'enfant, puis
dans d'autres ses uniformes, tenues d'apparats, chapeaux. L'une
d'elle est consacrée à Eugénie avec une robe simple et surtout son
énorme collection de chaussures !
C'est vraiment l'envers du décor, avec
un beau portrait de l'empereur et son fils, des selles mais aussi le
nécessaire médical de Napoléon III, et deux énormes calculs
retiré de sa vésicule. Il devait souffrir le martyr mais a continué
même à monter à cheval durant la guerre contre la Prusse en 1870.
Enfin, on y découvre la princesse Mathilde, cousine de l'empereur,
grand femme de son époque au destin incroyable, mécène, tenant
salon, artiste.
Même si j'aime le clinquant et le
grandiloquent, ces petites pièces intimistes, et ces objets précieux
m'ont donné la chair de poule, il y avait cette fameuse atmosphère,
on pénétrait l'intimité de personnalités sensés inaccessibles.
Vraiment, mon endroit préféré, un grand coup de cœur.
L'exposition et les appartements
En ce moment, et jusqu'au 27 juillet,
se tient une exposition « Napoléon ou la légende des arts »,
elle a pour but de montrer le style Empire au service de la gloire de
l'Empereur bien sûr, de ses goûts, mais comment cela s'est étendu
dans le quotidien des français de cette époque. Des meubles
solides, imposants mais d'une grande modernité, un nouveau style de
peinture et une nouvelle mode traversant l'Europe entière. Les
quelques salles montraient des tableaux, mobiliers, sculptures,
portraits, mais aussi un magnifique diadème en or, argent et diamants
(le summum de la sobriété) pour démontrer ce style si unique.
Assez courte mais très intéressante, elle est un excellent
préambule pour aborder la visite.
Puis enfin, les appartements, où se
mélangent le style des deux empires, le premier ayant inspiré en
parti le second, formant une série de pièces aussi riches de
décorations que de luxe. Le premier salon est la Salle des Cartes
par exemple. Comme son nom l'indique, trois énormes cartes de la
région sont accrochés au mur, pendant qu'on exposer l'ancêtre du
flipper, des tables de cartes et même un jeu de palet. De quoi se
divertir. D'ailleurs pendant les fameuses séries dont je parlais
plus haut, l'Empereur n'apparaissait que tard, vers 22h30 (hé oui,
certains bossent) et à partir de ce moment là, il menait la danse.
Littéralement puisqu'il menait le carillon de Dunkerque (petite
écoute ici) où il s'agissait de changer de partenaire après avoir
fait quelques pas de danse avec elle, tapé dans ses mains et avec
son pied. Puis l'homme sautillait vers la gauche pour changer de
cavalière. Maintenant, vous imaginerez Napoléon III sautillant vers
une dame en crinolines, ne me remerciez pas.
Je ne vais pas vous détailler toutes
les salles, ce serait assez inutile et rien ne vaut de les voir en
vrai. En tout cas, si je ne vous ai pas assez dit que c'est de style
empire, vous le verrez par vous même : Napoléon 1e (alias
Nappy ou Nap, comme il le signait) a pris soin de mettre ses
initiales sur les verrous et poignées de porte. Au cas ou, en
passant une salle, vous pensiez vous croire à Versailles ou
Saint-Germain. Si les salons sont relativement sobre au niveau
décoration, autant dire que c'est un choc quand on entre dans la
chambre de l'Empereur. BOUM, explosion de rouge cramoisi, de dorures,
de luxe ! Un aigle et des superbes plumes surplombent ce lit
empire et tout ce mobilier. Absolument splendide, tout ce que
j'aime ! Et alors, ensuite on entre dans le cœur de la maison !
Non pas la cuisine mais … la bibliothèque ! Ces étagères
jusqu'au plafond avec tous ces ouvrages et ces escaliers coulissant
pour y accéder. Je trouve ça d'un luxe inouï et je veux une
bibliothèque comme celle-ci. Si vous voulez m'offrir quelque chose à
Noël …
Fini le coin monsieur, on passe aux
appartements de l'impératrice, ou du moins des impératrices :
Marie-Louise d'Autriche et Eugénie de Montijo. Et on commence par le
salon de thé de cette dernière. Un magnifique décor au mobilier en
tissu vert, où l'on prenait le thé à partir de 17h. Et lors de ces
fameuses séries, c'était le moment détente en toute convivialité
pour les discussions et de reposer. Cela devait vraiment être
agréable, même si s'asseoir en crinolines (et se relever) devait
relever de l'exploit. Un petit thé et puis au lit ! Oui, on
passe directement à la chambre de l'impératrice ! Encore dans
un décor Premier Empire, on sent l'inspiration de Joséphine de
Beauharnais, la première épouse de Napoléon 1e : de la soie,
de l'or avec ces anges soutenant les rideaux du lit à baldaquin. Ici
tout est somptueux, riche et à la hauteur de la première
impératrice aux goûts de luxe. Malheureusement, le divorce fut
prononcé peu avant la fin des travaux et c'est la seconde qui en
profita.
La suite des appartements sont tout
aussi luxueux, par une succession de salons aux différents décors,
mais toujours avec goût. Mais le clou de ces appartements, c'est la
salle de bal ! Une magnifique salle avec des colonnes et les
peintures au plafond représentant les victoires napoléoniennes. Ça
ne vous rappelle rien ? La prochaine fois, regardez le plafond
de la Galerie des Glaces et les grandes victoires de Louis XIV, vous
comprendrez. Construite pour le mariage de Marie-Louise et Napoléon en 1810,
on s'imagine aisément en robe empire, ces jolies robes fluides, en
soie blanche, serrée sous la poitrine mettant le décolleté en
valeur et ces hommes en uniforme militaire. Ou, si vous êtes sur
l'autre empire, les grandes crinolines de toutes les couleurs, ces
épaules dénudées … et ces hommes toujours en costume militaire.
Ça donne envie de danser le carillon de Dunkerque tout ça !
J'aime ces appartements, on sent la
vie, on peut aisément deviner comment ces séries se passaient, on
imagine tout ce monde dans ces fauteuil si confortables à discuter,
rire. Ce genre d'ambiance fait l'âme d'un bâtiment et c'est que
j'aime y retrouver.
Le musée du Second Empire
Après un petit pique-nique dans
l'immense parc, nous voici de retour pour une nouvelle visite. Quand
on vous dit qu'on a pas chômé. Cette fois-ci, direction le musée
du Second Empire. Contrairement au musée de l'impératrice, celui-ci
arbore une sphère plus officielle, montrer un certain goût de
l'époque et surtout de nombreux tableaux.
Au fil des pièces, on peut imaginer
tout le luxe de cette époque, un style au mélange de plusieurs
inspirations des différentes époque, avec un goût pour le
clinquant et le précieux, comme les grandes armoires réalisées
pour l'Exposition Universelle de 1855, la première à Paris. On peut
aussi y admirer toutes les décorations obtenues par Napoléon III et
son fils le Prince Impérial par les différents souverains européens
(la Légion d'Honneur, la Toison d'Or, l'Ordre de la Jarretière …
), mais aussi un superbe lit destiné à la base à Élisabeth
d'Autriche (alias Sissi) qui n'est finalement jamais venue, et a donc
raté ce superbe lit et mobilier tout de vert et de dorure.
Le clou du musée sont ses deux
dernières salles. La première est consacré au peintre Franz Xaver Winterhalter,
célèbre pour ses superbes portraits de grandes personnalités de
cette époque. Au cours de la visite, on peut voir qu'il a représenté
Napoléon III et Eugénie à maintes reprises, mais il est aussi
connu pour ses portraits de la reine Victoria, l'impératrice de
Russie, la duchesse de Leuchtenberg ou la reine des Belges. Bref, que
du beau monde. Et un de ses plus grands chef-d’œuvre est sans
aucun doute celui de l'impératrice Eugénie entourée de ses dames
d'honneur. Un magnifique cadre champêtre, des belles dames en
crinolines. Pour la petite histoire, mise à part la duchesse de
Bassano (la dame en noir à sa droite), toutes les autres étaient
des dames du palais. La différence ? La dame d'honneur seconde
l'impératrice, peut entrer dans les appartements privés. Les dames
du palais accompagne l'impératrice dans ses déplacements et
l'occupent. Et enfin, la dernière salle est occupée par des
sculptures de Carpeaux. Artiste phare du Second Empire, il a fait
plusieurs moulages du Prince Impérial enfant en compagnie de son
chien Néro. J'avoue ne pas y connaître grand chose en sculpture
mais j'aime beaucoup le style de l'artiste, puisant son inspiration
dans la Rome baroque de l'époque.
Ce musée est vraiment intéressant, de
plus la guide connaissait vraiment bien les lieux et semblait calée
en arts décoratifs. Même si je n'ai pas retenu toutes les
informations – mea culpa – il était très intéressant de les
écouter pour comprendre ce style et cette époque.
Le musée national de la voiture et du transport
La dernière visite du jour.
Chanceuses, nous étions que toutes les deux avec la guide. A savoir
qu'au cours des visites, nous avons été maximum 6, ce qui est
génial pour discuter avec les guides et poser des questions. Là, je
l'avoue, je n'y connais rien en voiture, j'avais qu'une envie :
voir les carrosses. Seulement voilà, la verrière de la Cour
abritant les carrosses et les berlines menace de s'effondrer, et bien
qu'il y ait des filets de protection, nous ne pouvions que rester à
l'entrée. Mais la collection reste impressionnante, et les véhicules
absolument somptueux ! Vu le luxe, tu m'étonnes que les
carrosses roulaient lentement et qu'il fallait 4 heures pour faire
Paris-Versailles ! Ma petite déception passée, la guide nous a
présentées tout un tas d'automobiles du début du siècle, où il
ne fallait pas dépasser les 12km/heure au début 1910. Quand on sait
maintenant que certain râlent de rouler en ville à 30. On y croise
la voiture de Roland Garros, véritable voiture de sport où l'on
peut rouler jusqu'à 70km/h en 1916 ! De la pure folie à
l'époque !
Les fameuses voitures à manivelles,
des omnibus déjà équipés de roues de secours, une voiture qui se
démonte et se remonte … Tout un tas de véhicules venus d'un passé
pas si lointain, témoin d'une évolution de folie. De même avec les
vélos, au début des draisiennes du 19e siècle où l'on freine avec
ses pieds (bonnes chaussures obligatoires), en passant par le
grand-bi, vous savez ces vélos avec la roue immense à l'avant, ou
même les premières vitesses et chaînes, tout est incroyable. La
collection accueille aussi un authentique char romain, des traîneaux,
et enfin, pour retourner dans l'empire, une calèche d'apparat du
Prince Impérial enfant.
Je suis sortie ravie de cette
incroyable visite, même quand on est pas connaisseurs en véhicules,
les voir et savoir comment ça fonctionne, cela est toujours
intéressant. Ce fut la dernière visite du château, le seul coin
non visité furent les appartements du roi de Rome (fils de Napoléon
1e, connu sous le nom de l'Aiglon) et l'appartement double du prince,
fermés aujourd'hui et seulement en visites par des conférenciers.
Je les avais visités il y a trois ans, ils sont magnifiques, je vous
les conseille aussi. Je vous conseille tout, de toute façon, même
le parc.
Le parc
Par la chaleur qu'il faisait et vu
toutes les visites effectuées, nous n'avions pas vraiment le temps
de visiter le parc, nos pieds n'auraient pas supporté. C'est un
magnifique parc à l'anglaise, donc faussement sauvage, avec quelques
bâtiments cachés comme une orangerie, de nombreuses sculptures à
l'antique, une tonnelle avec des fleurs grimpantes et une immense
terrasse.
Mais le petit bijou du parc, c'est bien
sûr le jardin des roses. A côté d'une ancienne serre devenue le
salon de thé du château, c'est un petit bijou. Il y a une petite
fontaine au milieu et surtout ces centaines de roses de toutes les
formes, couleurs et senteurs. Un endroit superbe, apaisant, donnant
l'envie de se poser sur le petit banc avec son livre et ne plus
penser à rien.
Conclusion
Un petit bijou mal connu puisqu'il n'est ni en Île de France, ni dans un circuit de château. Le seul autre à proximité est Pierrefonds, mais il faut une voiture pour visiter celui-ci, alors que Compiègne a l'avantage d'une gare et le château en centre-ville. Il faut bien sûr aimer, ou du moins être curieux, du Second Empire principalement mais aussi du Premier. Ici, on se trouve bel et bien dans une demeure napoléonienne et ça se ressent. Malgré de nombreux travaux à faire, il reste un petit bijou qu'il faut voir, pour le plaisir des yeux mais aussi des oreilles, grâce à l'intervention des nombreux guides. Je suis revenue de cette visite aussi enchantée que fatiguée mais ravie d'une telle journée chargée de luxe et d'histoire, allez y !
Pour s'y rendre en train depuis Paris,
il y a des trains à Gare du Nord toutes les demi-heures environ.
Selon les trains, le voyage dure entre 40min et 1h, puis le château
est à 10-15min à pied de la gare, c'est très bien indiqué en
ville.
Le château est fermé le mardi, il
est gratuit pour les moins de 26 ans et les chômeurs (entre autre).
Voici leur site internet pour plus d'informations :
http://palaisdecompiegne.fr/
Y êtes vous déjà allés ?
N'hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires.
A très vite pour un nouvel article,
très éloigné du Second Empire …
Tu me donnes envie d'y retourner ! Belle chronique, où tu as ajouté des informations en plus ce que les guides nous ont dit. Nappy Ier et Nappy III te remercient (oui ils me parlent).
RépondreSupprimerOui j'aime aller fouiller les détails, c'est ma passion ! Et si les Nappy me remercient, j'en suis ravie <3
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