En ce 28 juin 1914, l'héritier de
l'Empire austro-hongrois, François-Ferdinand d'Autriche, neveu de
l'empereur François-Joseph et son épouse Sophie Chotek, jeune femme
d'aristocratie tchèque, se rendent en visite officielle à Sarajevo,
capitale de la sandjak (province) de Bosnie-Herzégovine. Les deux
jours précédents, le couple se trouvait à la station thermale
d'Ilidža, à une dizaine de kilomètres de la ville, pour assister à
des manœuvres militaires des 15e et 16e corps, et de retourner à
Sarajevo faire des achats. Une visite officielle en voiture
découverte était prévue, sans grand service de protection.
Mais pourquoi cet homme devait mourir ?
Une raison simple : il était la cible parfaite. Héritier du
trône, il était l'ennemi numéro un des nationalistes slaves,
n'appréciant pas du tout que l'Autriche-Hongrie ait annexé deux
sandjak de Bosnie-Herzégovine en 1908. Le mouvement Jeune Bosnie
(même si la plupart sont serbes vivent en Bosnie) voit en cet
héritier l'homme à abattre. Il fallait un symbole fort pour
exprimer leur colère, et ce sentiment nationalistes qui monte dans
les Balkans depuis la fin du 19e siècle. De plus, le couple ne
bénéficiait pas de la protection militaire, Sophie Chotek n'étant
pas une princesse de sang royal, elle n'avait pas le droit aux
honneurs de son rang, autant dire que c'est une aubaine pour les
terroristes amateurs !
Reprenons le cours de cette journée.
Il faut savoir que choisir le 28 juin n'était pas la date la plus
judicieuse. Il s'agit tout d'abord d'un jour de fête religieuse
orthodoxe, le Vivovdan (ou la Saint Guy), mais aussi celui de la
bataille de Kosovo Polje, en 1389, où les serbes perdirent contre
l'empire ottoman avant d'être annexés par ces derniers. Autant dire
que ce n'était pas le bon jour pour que le futur empereur se
présente en ville. Et pourtant. Le cortège commence par se rendre à
l'hôtel de ville, le long de la rivière Miljacka. Sans le savoir,
il y a déjà six hommes armés prêts à le tuer. Mais la foule
dense, la présence de l'épouse ne permirent pas aux hommes de
réussir leur coup. Une grenade fut tout de même lancée sur la
voiture juste derrière celle de l'archiduc, faisant quelques
blessés. L'inauguration du musée et les diverses visites
attendront, le couple se rend tout d'abord à l’hôpital pour se
rendre aux chevets des blessés. Puis la voiture reprit son chemin,
mais une erreur de communication fut fatale : un changement
d'itinéraire fut prévu mais le commissaire de la ville oublia de le
signaler au chauffeur. Ce dernier se trompa donc de chemin, s'arrêta
en bordure de trottoir où se trouvait Gravilo Princip, un des
comploteurs raté, partit se chercher à manger. Le hasard plaça
donc le couple à bout portant du revolver du jeune homme d'à peine
vingt ans. Une balle dans l'abdomen pour madame, une dans le cou pour
monsieur. Gravement blessés, ils moururent 15 minutes plus tard.
Princip voulut se suicider avec du
cyanure mais il le vomit, et se fait rapidement arrêter par les
passants. Il faut savoir que la population, malgré les agitations et
les désaccords avec l'empire, a aidé la police dans l'arrestation
des terroristes. Le jeune paysan radicalisé est donc arrêté mais
n'ayant pas encore vingt ans, il ne peut être condamné à mort. On
l'envoie donc dans la forteresse de Theresienstadt, dans une cellule
insalubre (sans toit) et déjà en mauvaise santé, il attrapa la
tuberculose. Il mourut tout de même en 1918. Devenu un héros dans
la Yougoslavie d'après-guerre, de nombreuses plaques, noms de rue
ont été à son nom jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
Les conséquences ? Après que
l'attentat ait fait les gros titres de tous les journaux européens,
que tous les grands hommes eurent un mot sur la question, il fallait
parler politique. Un tel acte méritait réparation,
l'Autriche-Hongrie veut la guerre contre la Serbie. Et un jeu
d'alliances s'en suivit : l'Allemagne soutient l'Autriche,
suivit du Royaume d'Italie (qui changea de camp peu après), l'Empire
ottoman et le royaume de Bulgarie. En face, la Serbie avait la Russie
avec eux, et la Russie avec la France et l'Angleterre. D'autres pays
se sont greffés, et le conflit austro-serbe de base fut noyée dans
une guerre mondiale, où chacun réglait ses conflits. La Première
guerre mondiale était née et dura quatre très longues années …
mais ceci est une autre histoire.
Une journée très importante dont je me souviens encore du récit dans l'émission "Secrets d'Histoire". Je ne me souvenais plus du destin de Princip cependant
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