Depuis le temps que je
dois raconter ma visite dans ce musée, il était temps ! Oh,
presque trois mois, rien de bien grave après tout. Je dois y
retourner mais plutôt que repousser encore une fois mon article, je
préfère m'y atteler maintenant et vous parler d'un autre bijou
parisien, pas toujours bien connu mais qu'il faut visiter à tout
prix, pour son cadre et aussi pour ses expositions aussi
intéressantes que bien ciblées. Aujourd'hui, je vous emmène au
musée Jacquemart André. Encore une pépite au coeur de Paris qu'il
faut voir pour le croire ...
Je pense que vous allez
le savoir à force, mais j'aime les demeures d'artistes ou decollectionneurs. On y retrouve une vie, une âme qu'on ne retrouve
pas ailleurs. On marche sur les pas de personnes célèbres d'une
autre époque comme aussi chez Gustave Moreau, on s'imagine la vie à
l'époque, un quotidien en milieu des tableaux et autres œuvres
d'art alors qu'aujourd'hui, il nous suffit d'un joli tableau Ikea
(bon, j'exagère un peu) pour habiller son chez soi. Dans cet hôtel
particulier fin XIXe siècle, on mélange pièces de réception, de
collections et appartements privés, bref tout ce que j'aime, j'étais
donc une fille comblée à chaque pièce ! J'y suis déjà venue
par deux fois, toujours lors d'expositions mais c'est toujours un
plaisir de passer de pièce en pièce, à regarder les tableaux,
meubles, sculptures ou photographies, tout témoigne d'un certain
raffinement et du bon goût.
J'ai dit qu'il s'agissait
d'une maison de collectionneurs, mais qui sont-ils ? Revenons à
l'époque du Second Empire, en 1868, quand Édouard
André fit construit cet hôtel particulier sur le
boulevard Haussmann dans ce nouveau Paris que Napoléon III
transformait. Fils de banquier protestant à Nîmes, il donna
tout son soutien au futur Napoléon III et se lança en
politique. Mais mécène avant tout, il aime enrichir ses
collections. Il côtoie les grands artistes comme Jean-Baptiste
Carpeaux, qui lui confectionne un buste, ou le peintre Franz Xavier
Winterhalter qui lui peint son portrait. Le 29 juin 1881, il
épouse Nélie Jacquemart, une
artiste-peintre. D'ailleurs, les deux se rencontrent après le chute
du Second Empire, en 1872, quand elle fait son portrait. Il a 48 ans,
elle huit de moins et n'auront jamais d'enfant. Leur bébé, c'est
leur collection.
Le couple Jacquemart-André (Institut de France) |
Ils l'enrichissent durant
leurs voyages, en Italie surtout, où la Renaissance les attire.
Monsieur André meurt en 1894 après des soucis de santé.
Madame Jacquemart-André – elle avait refusé de renoncer à
son nom de jeune fille – continue ses voyages et d'enrichir sa
collection, qu'elle dispatche entre l'hôtel parisien et sa demeure
d'enfance à Chaalis, dans l'Oise. Elle meurt en 1912, et lègue ses
demeures avec toutes les œuvres à l'Institut de France pour
qu'elles soient ouvertes au public. Le 8 décembre 1913, le
président de la République Raymond Poincarré inaugure le
nouveau musée Jacquemart-André. Un siècle après, il attire
toujours autant les visiteurs …
Lors de ma visite en
janvier, j'y suis allée un lundi soir pour profiter de la nocturne.
J'avais mal réglé mon appareil, je m'en suis rendue compte après,
pardon donc pour la qualité de mes photos. J'aime la demeure pensée
en trois partie : tout d'abord l'espace public de réception
avec la salle à manger (aujourd'hui le salon de thé du musée), des
salons, un boudoir, cette merveilleuse salle de musique et le cœur
de cette maison : le jardin d'hiver. Comble du luxe à mon sens,
cette pièce a tout mon amour à chacune de mes visites, j'y imagine
Nélie Jacquemart-André dans une robe à tournures entrain de
lire un roman, je suis toujours retournée.
Une fois le sublime
escalier monté, on passe à l'étage des collections de la
Renaissance. Passionnés par l'Italie, le couple a assemblé bon
nombre d’œuvres : peintures, sculptures, mobiliers,
boiseries, encadrements de portes … tout de cette époque où les
royaumes d'Italie réinventait en partie l'art. C'est aussi à cet
étage que le musée organise ses expositions. Quand j'y suis allée,
c'était sur les portraits à la Cour des Médicis, une superbe expo
bien agencée malgré les pièces assez exiguës. Je suis venue
d'autres fois (Délices et voluptés à l'époque victorienne et sur
les fêtes galantes). J'y retournerais sans doute pour lesimpressionnistes en Normandie !
Enfin, la visite se
termine lorsque l'on redescend au rez-de-chaussée, côté privé
cette fois-ci. On y découvre les appartements du couple, avec une
salle de bain du dernier confort, leurs portraits, des effets
personnels … Malgré les beaux objets, et la photographie de
Napoléon III sur le bureau de monsieur André, on se sent
dans un cocon dans ces pièces intimes, loin du faste des premières
pièces.
Mon coup de cœur restera
à jamais le jardin d'hiver. Avec cette verrières, ces miroirs, ces
plantes luxuriantes et ce magnifique escalier de marbre donnant sur
l'étage, comment ne pas fondre ? Et cet escalier, double escalier
d'ailleurs avec cette magnifique fresque importée par le couple
depuis l'Italie, je pourrais passer des heures à l'observer, si la
suite de la visite ne m'attendait pas. Vous avez compris, j'aime cet
endroit, je ne m'en lasse pas et j'ai hâte d'y retourner même.
Voici un musée que je vous conseille avec grand plaisir.
Y êtes vous déjà
allé ? Qu'en avez vous pensé ?
Je n'y susi pas encore allée mais c'est prévu que je le fasse ! J'aime tout particulièrement le nom de famille, la consonance qu'il a ! (les prénoms et noms sont très importants pour moi). Comme toi j'aime aller dans ces musées pour "être dans l'ambiance" d'une autre époque. J'ai vraiment hâte d'aller dans ce musée du coup maintenant :-))
RépondreSupprimerJe te le conseille vraiment, c'est un de mes musées préférés. Si tu peux le faire pendant qu'il y a une exposition, elles sont très bien faites (à la rentrée c'est sur Rembrandt). J'ai hâte d'avoir ton avis sur ce lieu ♥
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