mercredi 30 novembre 2016

Guerres Secrètes, l'exposition au cœur des espions


J'ai profité du retour en fanfare de mon amie Cécile Voyage pour faire une exposition très alléchante au Musée de l'Armée à Paris : Guerres Secrètes. Non, on ne parle de guerres tellement peu connues qu'elles sont restées secrètes, mais bel et bien d'espionnage ! Ce terme fait un peu rêver, avec tous les films et livres sur le sujet, notamment la saga des James Bond où on rend plus glamour cette activité dangereuse et interdite. Mais qu'en est-il en réalité ? Attention spoiler : ça n'était pas tout rose. Partons dans l'espionnage de la fin du 19e siècle à la guerre froide aux Invalides avec des gadgets, des lettres et autres objets fascinants. Suivez moi !


Il ne faut pas rêver, l'espionnage a toujours existé. Casanova a écrit « Les seuls espions avoués sont les ambassadeurs. » et il n'avait pas tort : dans les différentes cours d'Europe, les ambassadeurs officiels avaient les yeux partout et faisaient de nombreux rapports à leurs souverains respectifs. Bien sûr, il y avait aussi des espions non officiels, à la solde de personnalités. On se souvient du chevalier d’Éon, travaillant pour le « Secret du Roi », réseau d'espions de Louis XV, Louise de Keroual, maîtresse du roi d'Angleterre Charles II et espionne pour Louis XIV ou encore Virginia de Castiglione, maîtresse de l'empereur Napoléon III et aux ordres du roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II. Je ne vais pas citer tout le monde mais vous avez compris. Au fil des siècles, l'espionnage a pris de l'ampleur, s'est aussi modernisé avec la technologie naissante, et est devenu une arme de guerre à part entière. On se souvient de la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale par exemple !

L'exposition explique de façon thématique dans ses deux grandes salles ce qu'est un agent, comment il est recruté puis formé. Souvent, ce sont des gens lambda, recrutés pour des compétences spécifiques, les gens ont rarement la vocation d'agent secret, le métier ne fait pas rêver. Dans des périodes de conflits, comme durant le Seconde Guerre Mondiale, le rythme de recrutement s'accélère car il y a besoin de monde, notamment dans les nouveaux services secrets comme le BCRA – Bureau Central de Renseignement et d'Action – de la France Libre par le Général de Gaulle, ou l'OSS – Office of Strategic Services – des américains (l'ancêtre de la CIA). Ces recrues sont formés dans des centres de formation spéciales pour leur apprendre par exemple le sabotage, le codage, sauter en parachute … Il faut dire aussi qu'à cette période, la durée d'un agent pouvait s'avérer de courte durée selon s'il faisait prendre ou non, et il fallait pouvoir régulièrement renvoyer de nouveaux agents sur le terrain.







Machine Enigma


Oui, cet homme avait comme fausse identité celle d'une nonne.





Le cœur de l'exposition – pour moi – réside dans la partie sur les moyens de l'agent, avec certains gadgets. Oui, vous qui avez déjà vu James Bond, vous connaissez « Q ». Hé bien, sachez qu'il a pour modèle Charles Bovill, chef du service technique du SOE (Special Operations Executive) ! J'ai adoré le rouge à lèvres « baiser de la mort », qui est en fait un tout petit pistolet, mais surtout le parapluie bulgare ! Qu'est-ce donc ? Il s'agit en apparence d'un parapluie classique, mais l'embout sert à tirer un morceau de plomb de ricine, hautement mortel après plusieurs jours. Dans les années 80, les services secrets russes s'en sont servis pour éliminer le dissident Georgi Markov.

Bague à poison

Paire de chaussures avec lame intégrée au talon. 
Le rouge à lèvres "baiser de la mort", tout petit pistolet

Faux paquet de cigarettes, vrai appareil photo.

Sac à double fond pour cacher les documents

Faux livre de poésie, vrai manuel de sabotage

Parapluie bulgare, innocent en apparence mais mortel
J'ai beaucoup aimé l'exposition, sur le fond. Sur la forme, je l'ai trouvée un peu brouillon, mélangeant les différentes époques sans trop comprendre pourquoi. L'aspect thématique était intéressant, mais on se perdait rapidement sur qui a pu utiliser quoi et quand. J'ai bien aimé aussi le parallèle avec la fiction, sur les cartels mais aussi avec des extraits de films/séries sur le sujet.

Mais il n'empêche que c'est une exposition à faire, pour comprendre la vraie vie d'un espion et la modernité des objets ainsi que des moyens. Les pires situations permettent des trésors d'imagination et de moyens pour contrecarrer l'ennemi. Je vous conseille vraiment de vous y rendre, et aussi de visiter le reste du musée de l'Armée tout aussi intéressant. L'exposition se tient jusqu'au 29 janvier 2017, allez y et dites moi ce que vous en avez pensé !

Exposition « Guerres Secrètes » - Musée de l'Armée, Invalides
129 rue de Grenelle, 75007 Paris
Tous les jours de 10h à 17h (basse saison)
8,50€ l'exposition, 12€ billet couplé au musée



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